Le sauvetage de l’alpiniste Elisabeth Revol, héliportée dimanche depuis le pied du Nanga Parbat dans l’Himalaya pakistanais (à 8 126 mètres d’altitude) jusqu’à Islamabad, fait la Une des journaux. Forcée d’abandonner son coéquipier Tomasz Mackiewicz, dont l’état était désespéré, elle a finalement été secourue 1000 mètres plus bas par deux Polonais. Souffrant de sévères gelures aux mains et aux pieds, l’himalayiste est traitée par télémédecine, une forme de pratique médicale à distance. Le médecin polonais qui s’occupe d’elle a contacté l'urgentiste Emmanuel Cauchy, basé à Chamonix en France et fondateur de l'Ifremmont, centre de référence en matière de médecine de montagne.
Qu’est-ce que la télémédecine ?
La télémédecine est règlementée en France depuis 2009 et permet à un patient d’être pris en charge à distance grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC Santé). L’article L6316-1 du code de la santé publique reconnait depuis 2010 cinq de ses principaux aspects : la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance, la téléassistance médicale et la régulation médicale. Le terme désigne des "actes médicaux réalisés à distance, au moyen d'un dispositif utilisant les technologies de l'information et de la communication" (webcam, mail, photos...).
Comme le souligne le site du gouvernement, la télémédecine "permet une meilleure prise en charge au plus près du lieu de vie des patients et contribue à rompre l’isolement dont sont parfois victimes les professionnels de santé et les professionnels du secteur médico-social. Elle constitue aussi un facteur d’amélioration de l’efficience de l’organisation et de la prise en charge des soins par l’assurance maladie". La confidentialité des données et la sécurité des échanges sont un des fondements de cette pratique médicale à distance.
Les Français et la télémédecine
En 2012, une enquête menée par la Fondation de l’avenir et la Banque Fédérale Mutualiste a révélé que les Français étaient ouverts à la télémédecine, mais moins lorsque les patients sont des parents dépendants ou des enfants. Selon les sondés, la télémédecine serait un bon moyen d'éviter aux personnes âgées de se déplacer (87 %), compenserait l'absence de médecins dans les zones rurales (77 %) et le manque de personnel (63%). Certains en revanche craignent une "déshumanisation de la médecine" et s’inquiètent que le médecin établisse un mauvais diagnostic s’il ne touche pas son patient. Pour le moment utilisée comme un recours, la télémédecine est encore loin de faire l’unanimité.