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Observatoire de la sécurité des médecins

Les généralistes restent les premières victimes d'agressions

Par Bruno Martrette

L'Observatoire de la sécurité des médecins déplore 798 agressions en 2012 l'égard des médecins. Mauvaise prise en charge, délai trop long pour obtenir un rendez-vous, les motifs sont nombreux.

C. VILLEMAIN/20 MINUTES/SIPA
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Le 1er février dernier, les médecins des Mureaux (78) décidaient de fermer les portes de leur cabinet. Ce même jour, un débat était organisé avec la population pour discuter des violences faites aux médecins. Une initiative à la suite d'un nouveau fait divers dramatique. Le 18 janvier 2013, dans cette ville des Yvelines, une femme médecin était victime d’une agression à main armée. 
Des drames qui touchent directement la population, puisque très choquée, cette jeune généraliste avait fait savoir qu’elle ne voulait plus exercer aux Mureaux. Cet type d'évènement n’est malheureusement pas exceptionnel. A Marseille, c’est un rhumatologue qui a tout récemment subi un violent coup de tête. Le fils d’une patiente avait mal interprété les propos du médecin. Et quelques jours plus tard, à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, un médecin urgentiste était lui-aussi victime d’une agression.

C'est dans ce contexte que le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM)  publie les résultats 2012 de l’Observatoire de la sécurité des médecins. Ce dernier révèle un léger recul du nombre de violences à l'égard des médecins (798 en 2012 contre 822 en 2011). Mais, sur les dix dernières années, le nombre de déclarations d’incidents touchant les médecins est en augmentation.
D'autant que le recours aux plaintes est encore peu pratiqué. En effet, seuls 33% des incidents recensés en 2012 ont été suivis  Concernant les facteurs induisant les agressions des professionnels de santé, le reproche d’une mauvaise prise en charge, dont le délai à obtenir un rendez-vous  est la cause la plus alléguée (un incident sur quatre). Les tentatives de vols ou encore le refus de prescription et un temps d’attente jugé excessif sont les causes les plus citées.

 

De plus en plus de spécialistes 

En détails, les chifffes dévoilés confirment que les généralistes restent les plus touchés par l’insécurité, représentant 56%  des médecins agressés. Les ophtalmologistes sont une nouvelle fois en tête des spécialités les plus touchées (46 fiches, soit 6% du nombre total de fiches recensées). Soulignons à ce tire que la proportion d’incidents ayant concerné des spécialistes ne cesse de progresser année après année, passant de 35% en 2008 à 44% en 2012.

S'agissant de l'analyse territoriale de ces donnés, malgré une amélioration sensible par rapport à l’an dernier, la Seine-Saint-Denis reste le département d’où émanent le plus de déclarations, talonnée encore une fois par le Nord et Paris. 
Enfin, dans sont communiqué, l’Observatoire appelle, à nouveau, les médecins à déclarer systématiquement les violences dont ils sont victimes et à déposer plainte. Pour encourager, le Cnom souligne que les conseils départementaux sont habilités à porter plainte en lieu et place des médecins, ce qui les met à l’abri d’éventuelles représailles.