Les résultat d’une étude danoise qui établit un lien entre la migraine et la plupart des maladies cardiovasculaires, va peut-être enfin réveiller ceux qui souffrent. Cette étude a comparé la survenue des AVC, infarctus, embolies, troubles du rythme… chez plus de 50 000 migraineux des deux sexes (71% de femmes) en comparaison à un nombre identiques de Danois qui n’avaient jamais souffert de migraine.
Une étude impressionnante par le nombre. Tout comme les résultats qui montrent clairement qu’elle est associée à des risques accrus de toutes les maladies cardiovasculaires. Elle doit être dorénavant considérée comme un facteur de risque de toutes ces maladies.
Des augmentations importantes, calculées dans cette étude en accident pour 1000 personnes : 25 versus 17 pour l'infarctus du myocarde, 45 contre 25 pour l'AVC ischémique, 11 versus six pour l'AVC hémorragique, 13 contre 11 pour l'artère périphérique la maladie, 27 contre 18 pour la thrombo-embolie veineuse, 47 contre 34 pour la fibrillation auriculaire ou le flutter auriculaire, et 19 contre 18 pour l'insuffisance cardiaque.
Des chiffres, qui doivent faire considérer la migraine comme autre chose qu’un gros désagréments périodique.
Ne plus négliger la migraine
Les migraineux sont gênés dans leur vie quotidienne : c’est un handicap estimé en moyenne à une journée et demi d’indisponibilité par mois. Pourtant, seuls 25% des malades se traitent alors que, bien prise en charge, la migraine est soulagée, voire guérie, 95 fois sur 100… Un message d’espoir que répètent les spécialistes de la SFETD, la société Française d’évaluation des traitements de la douleur, qui proposent des consultations spécialisées dans la plupart des centres hospitaliers. Car les médecins, pour une fois, ne sont pas responsables de la médiocrité de la prise en charge, pour la bonne raison qu’ils ne voient pas ces patients : 80% des migraineux ne consultent pas ! Ils ressentent leur douleur comme une fatalité, souvent familiale ou chez les femmes, indissociables de leurs règles. Ils se soignent, plutôt mal que bien, avec ce qui leur tombe sous la main.
Prendre des traitements spécifiques de la migraine
Le piège est d’utiliser des calmants classiques dont on sait qu’ils ne servent souvent à rien, carsans efficacité sur le mécanisme intime de la maladie. Conséquence, 4,5 millions de migraineux pensent que l’aspirine, beaucoup de patience, de repos et de silence peuvent venir à bout de leurs souffrances. Or ce qui marche sur un banal mal de tête ne calme pas la vraie crise de migraine que l’on reconnaît parce que, comme le définit bien son nom, la douleur lancinante concerne « la moitié de la graine », c’est à dire, la moitié du crâne.
L’origine du mal est complexe et, il faut l’avouer, pas totalement élucidée; En revanche ses conséquences expliquent parfaitement les symptômes. La crise commence par une contraction indolore des vaisseaux puis, réaction logique de l’organisme, une dilatation. C’est le retour du sang dans les artères dilatées qui provoque cette douleur insupportable. Cette succession de contraction - dilatation des vaisseaux et le risque de voir se former un caillot qui bloquera la circulation, expliquent les relations entre cette maladie et l’AVC.
Pas d’incidence sur l‘intellect
On s’interrogeait aussi, depuis longtemps, sur conséquences sur l’intellect d’autant que l’utilisation assez récente de l’IRM montrait chez les migraineux, des lésions des micro vaisseaux cérébraux qui alimentent la substance blanche du cerveau, qui assure la transmission de l’information. C'est pourquoi des chercheurs INSERM, il y a quelques années, ont suivi pendant 10 ans, 780 personnes âgées de 69 ans en moyenne. Les résultats révèlent un nombre important de lésions des petites artères irriguant la substance blanche cérébrale mais paradoxalement, sans aucune conséquence sur les tests de connaissance, en particulier ceux de la mémoire. Les migraines à répétition n'augmentent pas le risque de déclin intellectuel avec l'âge, une conclusion claire et rassurante qui ne doit pas empêcher ceux qui souffrent, de consulter au plus vite pour apaiser leur douleur et faire chuter le chiffre étonnant des « fatalistes »… dont on sait désormais qu’ils sont en danger.