Inde, Brésil, Polynésie française, Caraïbes, Afrique, le virus Zika a touché de nombreuses régions du monde. C’est un moustique qui le transmet et la maladie se manifeste entre trois et douze jours après la piqûre sous forme de fatigue, maux de tête, fièvre, éruption cutanée, etc. Plus de 2000 cas ont été rapportés dans l’Union européenne entre 2015 et 2017, dont 1141 en France (principalement en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe). Des chercheurs de l’Université de Sao Paulo au Brésil ont étudié les cas de jumeaux dont la mère a été contaminée. Tous n’ont pas été affectés par le virus. Pour les scientifiques, cela atteste d’un lien entre le génome de l’individu et la contamination. Ils ont publié leurs résultats dans Nature Communication.
Une étude menée sur des jumeaux
C’est un chiffre qui a alerté les scientifiques : 6 à 12% des bébés nés d’une mère infectée par le virus Zika vont développer le virus aussi. Pourquoi eux et pas tous ? Qu’est-ce qui explique ce taux ? Durant l’épidémie de 2015-2016, les chercheurs ont recherché des bébés jumeaux afin d’identifier le lien entre génome et Zika. Ils ont sélectionné des jumeaux monozygotes (qui ont exactement le même patrimoine génétique, aussi appelés "vrais jumeaux") et dizygotes (les "faux jumeaux"). Si un lien existe bien entre génome et contamination, alors les jumeaux monozygotes devraient soit être infectés tous les deux, soit ne pas l'être du tout. Cette hypothèse s’est confirmée dans leur recherche.
Des variantes de plusieurs gènes
Les scientifiques brésiliens ont étudié la séquence génétique de huit paires de jumeaux, ainsi que de dix enfants ayant contracté Zika. Aucune variation génétique ne permet à elle seule d’expliquer la présence du virus et son développement. Ils ont alors réalisé un test d’acide ribonucléique, celui-ci permet de mesurer l’activité des gènes. Certains gènes sont moins actifs chez les bébés atteints par Zika. Le virus est lié, selon eux, à des variantes de plusieurs gènes ou à des changements dans les mécanismes qui contrôlent l’expression des gènes et la production de protéines.
Le risque de microcéphalie
Les recherches sur le virus Zika sont nombreuses et de nouvelles informations importantes ont été récemment découvertes. Entre 2015 et 2016, l’épidémie a fortement touché l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Des femmes enceintes ont été contaminées, ce qui a provoqué des malformations chez les enfants. Il s’agit de microcéphalies, des malformations cérébrales dues à un nombre trop faible de neurones. Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Université de Liège ont trouvé une technique pour empêcher le virus d’agir de cette manière.
Si le virus parvient à traverser les barrières protectrices du cerveau, c’est à cause d’une voie appelée UPR. Ses signaux sont moins importants pendant la fabrication des neurones, mais avec Zika, ils augmentent. Les scientifiques sont parvenus à bloquer l’activation de cette voie pour empêcher la microcéphalie. Récemment, des chercheurs sont parvenus à prouver l’efficacité d’un médicament anti-viral contre Zika, le sofosbuvir, qui soigne normalement l’hépatite C. L’étude a, pour l’heure, été réalisée uniquement sur des souris.