La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui entraine la perte progressive et irréversible de neurones, et surtout de circuits neuronaux, donc des fonctions mentales qui leurs sont associées, et notamment de la mémoire. Elle représente la cause de démence la plus fréquente chez l’être humain puisqu’elle touche en moyenne 900 000 Français et 33 millions de personnes à travers le monde.
Un diagnostic trop tardif pour le traitement
En général, la maladie est diagnostiquée chez les personnes âgées de plus de 65 ans, à un stade où les lésions sont déjà installées dans le cerveau, avec des plaques d'un amas de protéines bêta-amyloïdes, qui bloquent le fonctionnement normal du système nerveux. Aucun traitement ne permet de la guérir à ce stade, mais une prise en charge plus précoce des malades pourrait permettre de retarder, voire stopper, la progression de la maladie.
Face à la fréquence de la pathologie, la recherche médicale s’active pour trouver un moyen d'avancer le diagnostic, avant les symptômes déficitaires, et il semblerait que des chercheurs japonais et australiens y soient parvenus. Ces derniers ont fait une découverte extraordinaire : une prise de sang permettant de diagnostiquer la maladie 20 à 30 ans avant les premiers symptômes. Menée sur 373 volontaires, leur étude parue dans Nature, a atteint un taux de réussite de 90%.
L'identification de la bêta-amyloïde dans le sang
Ce test sanguin permet de repérer des taux élevés de bêta-amyloïde. Présente à un niveau élevé dans le cerveau, cette protéine peut être un symptôme de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont découvert qu’elle s’accumulait également dans le corps du patient entre 20 et 30 ans avant l’apparition des premiers symptômes déficitaires. "À partir d’un petit échantillon de sang, notre méthode nous permet de mesurer le taux de protéines bêta-amyloïde, et ce, même si leur concentration est très faible", a expliqué Koichi Tanaka, biologiste moléculaire au Centre de développement de la médecine avancée pour la démence à Obu, au Japon.
Mais les avis des experts divergent. "Tous les gens qui ont de la bêta-amyloïde dans le cerveau ne sont pas forcément affectés par une démence, et tous ceux qui ont des démences n’ont pas forcément de la bêta-amyloïde dans le cerveau", déclare à CNN Rob Howard chercheur à l’University College de Londres. Il faudra sans doute approfondir la recherche autour de cette technique de dépistage avant qu’elle ne fasse l’unanimité. EN l'état, elle représente une piste très sérieuse et beaucoup moins invasive que la ponction lombaire qui est actuellement nécessaire pour un diagnostric précoce chez les personnes à risque.