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Grossesse : la prise d'ibuprofène au 1er trimestre affecte la fertilité des petites filles

Par Anaïs Col

Une récente étude de l'Inserm révèle que la prise d'ibuprofène durant le 1er trimestre de la grossesse a un effet délétère sur le développement de l'appareil reproducteur des bébés de sexe féminin. 

leptospira/Epictura
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L’ibuprofène est un anti-inflammatoire couramment utilisé pour traiter les douleurs et la fièvre et disponible en vente libre. En mars 2017, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) démontrait que ce médicament était susceptible d’entraîner des perturbations du système hormonal dans le testicule fœtal et d’entrainer des conséquences sur le développement de l’appareil reproducteur masculin. 

L'ibuprofène traverse la barrière placentaire

Une nouvelle étude menée par l’Inserm de Rennes démontre maintenant l'effet délétère de l'ibuprofène sur le développement de l'ovaire fœtal en cas de consommation lors du premier trimestre de la grossesse. Les chercheurs ont étudié les effets du médicament sur les tissus ovariens de 185 fœtus âgés de 7 à 12 semaines, à la suite d’un IVG légal et avec l’accord de la mère.

Ils ont constaté que l’ibuprofène traversait la paroi du placenta, exposant ainsi le bébé à la même dose que la mère. "Il y avait des effets significatifs après sept jours d'exposition à l'ibuprofène et nous avons constaté la mort cellulaire dès deux jours de traitement, explique Séverine Mazaud-Guittot, auteure principale de cette étude publiée dans Human Reproduction. Cinq jours après l'arrêt du médicament, ces effets nocifs n'étaient pas complètement inversés".

30% des femmes en consomment au début de leur grossesse

Déjà fortement déconseillé au 3ème trimestre en raison des risques cardiaques et pulmonaires, l’ibuprofène est donc également à éviter autant que possible durant les six premiers mois de grossesse. Mais selon les auteurs de l’étude, 30% des femmes prennent de l’ibuprofène durant les trois premiers mois de grossesse. "L'objectif n'est pas de semer la psychose en cas d'une ou 2 prises isolées au début d'une grossesse encore méconnue, explique Séverine Mazaud-Guittot. Mais il faut faire jouer le principe de précaution et éviter au maximum les prescriptions sur plusieurs jours avant 24 semaines de grossesse. Le paracétamol est une alternative moins risquée mais il ne faut pas avoir le recours facile aux médicaments et sans contrôle médical. C'est un problème de société".

Difficile pour le moment de savoir dans quelle mesure l’ibuprofène affecte le système reproducteur des futurs enfants. D’autres études sont nécessaires car le contexte expérimental de celle-ci "pourrait ne pas résumer complètement la complexité de l'exposition in vivo et du développement d'organe", concluent les chercheurs.