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Étude britannique

Les chiens mordent plus souvent les hommes, les inconnus et les anxieux

Par Yvan Pandelé

Les hommes et les personnes anxieuses sont plus à risque d’être mordues par un chien, qui sera la plupart du temps un animal inconnu.

Extrait de Game of Thrones (HBO)

"Il n’est pas méchant". Qui n’a pas entendu ces mots sortir de la bouche d’un propriétaire canin, juste avant de sentir quatre canines plantées dans son mollet ? En matière de morsure de chien, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Une étude récemment parue dans la revue britannique Journal of Epidemiology & Community Health permet de quantifier la malchance, en faisant le point sur les facteurs de risque de morsure.

Pour ce faire, les chercheurs ont interrogé 385 foyers dans le Cheshire, un comté rural du nord-ouest de l’Angleterre plus connu pour son chat que pour ses chiens. Une originalité, puisque la plupart des études épidémiologiques se fondent sur des données d’hospitalisation. Et première surprise, le nombre de mauvaises expériences était bien plus élevé que prévu : un quart des répondants avaient déjà été mordus par un chien dans leur vie.

Le goût de l’inconnu

Les choses deviennent plus intéressantes lorsqu’on se penche sur le profil des mordus. Très logiquement, les gens possédant plusieurs chiens étaient trois fois plus à risque d’avoir servi d’os à ronger dans leur vie. En revanche, plus de la moitié (55 %) des sondés ayant été mordus l’avaient été par un corniaud inconnu. La preuve, s’il en fallait, qu’un "il n’est pas méchant" vaut plus pour celui qui le dit que pour celui qui l’entend.

Par ailleurs, les hommes étaient près de deux fois plus susceptibles d’avoir été mordus que les femmes. L’étude étant observationnelle, impossible de savoir si cette distinction est due à une méfiance accrue des chiens vis-à-vis des hommes, à des différences de comportements vis-à-vis de l’animal, ou à un quelconque autre facteur sociologique comme la pratique de la chasse.

Mauvaise pioche pour les anxieux

Dernier aspect de la triade perdante : la personnalité. Plus un individu est stable au plan émotionnel, plus il a de chances d’éviter les coups de dents. A l’inverse, les personnes au névrotisme élevé – anxieux, irritables, dépressifs – sont bien plus susceptibles d’expérimenter des morsures. Un résultat qui vient étayer ce que les éthologues et les propriétaires canins savent depuis longtemps : les chiens sont très sensibles aux signes de nervosité chez l’être humain.

Autrement dit, si vous êtes un homme anxieux et que vous croisez la route d’un cabot inconnu, mieux vaut garder vos distances. Attention quand même à ne pas s’enfuir en courant, surtout devant un chien errant qui grogne : ce genre de comportements a tendance à les encourager... Bref, mieux vaut se comporter avec calme, même quand on est anxieux. Merci pour rien.

En cas de morsure, même peu profonde, il importe de bien nettoyer la plaie à l’eau et au savon puis de désinfecter. Si les morsures de chien sont moins septiques que celles des chats, il existe quand même un risque d’abcès. Un traitement préventif par antibiotique peut être prescrit par le médecin si la plaie est jugée sérieuse. Il est aussi prudent de vérifier le statut vaccinal des deux protagonistes – rage pour le chien et tétanos pour l’humain –, afin de se faire vacciner le cas échéant.