Chaque année en France, 27 000 personnes en moyenne sont atteintes par une maladie de Lyme. Aux Etats-Unis, elles sont 300 000. Chez un petit pourcentage de malades, des symptômes secondaires à l'infection, comme l’arthrite, résistent aux traitements. Même aux antibiotiques.
Des scientifiques de l’université de l’Utah, aux Etats-Unis, pensent avoir découvert le mécanisme immunitaire qui expliquerait cette persistance de l’arthrite. Les résultats sont publiés dans le Journal of Immunology.
Le système immunitaire mis à rude épreuve
Les chercheurs ont identifié des récepteurs, présents sur les lymphocytes T. Les lymphocytes T sont une catégorie de globules blancs, qui jouent un rôle important dans le système immunitaire. Ils protègent les cellules des microbes et des infections.
Toujours selon les chercheurs, ces récepteurs à la surface des lymphocytes T peuvent interagir avec des molécules, présentes à la surface de Borrelia burgdorferi, la bactérie qui provoque la maladie de Lyme et qui est transmise à l’Homme par la morsure d’une tique.
Cette interaction provoque l'activation de certains lymphocytes et la production de molécules inflammatoires (IL-10) par ces lymphocytes T activés. Ces molécules inflammatoires s’accumulent autour des articulations et déclenchent l’arthrite.
Si l’arthrite peut être parfois persistante, c’est que l’interaction entre lymphocytes T et molécules présentes à la surface de la Borrelia burgdorferi peuvent durer longtemps après le traitement antibiotique, même en cas de présence d'un tout petit nombre de protéines de la bactérie.
La voie ouverte vers de nouveaux traitements ?
Les patients diagnostiqués à temps, c’est à dire avant l’évolution de la maladie, reçoivent un traitement antibiotique pendant deux à trois semaines. En cas d’arthrite persistante, les antibiotiques ne sont pas toujours efficaces et une arthrite inflammatoire peut persister en l'absence de bactérie qui aura été éradiquée par le traitement antibiotique.
En réalisant des tests sur des souris, les chercheurs ont neutralisé les molécules inflammatoires qui continuent à être sécrétées. Résultat : l’arthrite qui s’était formée au niveau de la cheville a été réduite.
Ainsi, les résultats de l’étude conduisent à l’élaboration de traitements ciblés et individualisés dans l'arthrite persistante après la maladie de Lyme.