On les appelle plaies de lit ou encore ulcère de décubitus, les escarres. C’est une lésion de la peau fréquente chez les personnes alitées. Elle peut dégénérer en infection. Pour les éviter, il faut changer de position régulièrement, or la surcharge de travail des personnels soignants les empêche parfois d’intervenir à temps. Le laboratoire californien Leaf Healthcare a inventé un patch pour éviter les escarres. Il envoie un signal aux soignants lorsqu’il est nécessaire de retourner le patient.
Des risques plus élevés chez certains patients
L’escarre est une tâche rouge qui ne s’efface pas lorsqu’on effectue une pression sur la peau. Souvent, c’est sur les talons ou les fesses qu’elle apparaît. En fait, c’est un manque d’oxygène sur cette partie du corps qui abîme les tissus sous-cutanés. Cette plaie peut, à terme, aller jusqu’au muscle voire l’os. Dans certains cas d’hospitalisations, il est très compliqué de les prévenir: patient difficile à déplacer, perte de sensibilité, mauvais état général du patient, etc. Or, les complication peuvent être graves, d’où l’importance de trouver une manière efficace de surveiller leur apparition de manière efficace.
Le laboratoire californien Leaf Healthcare a créé un capteur sous forme de patch, que l’on pose sur la fourchette sternale. Il permet de mesurer le positionnement du patient dans un système 3D. Dès qu’il est nécessaire de retourner la personne, le système envoie un signal au personnel soignant grâce à un tableau de bord.
Des mauvaises techniques de retournement
Une étude a réalisée pour tester l’efficacité du système et publiée par le International journal of nursing studies. Le port du capteur s’est avéré efficace pour lutter contre le risque d’escarre. Mais le patch a aussi permis de constater que les techniques de retournement des patients n’étaient pas toujours efficace. 36% seulement de ceux enregistrés remplissent les critères d’un retournement efficace. Il est considéré efficace lorsqu’il permet de dépressuriser véritablement les tissus et pendant une durée suffisante.
L'étude ayant été réalisée par le développeur du patch, d'autres études réalisées en externe sont nécessaires.
La réduction du nombre de patients touchés par des escarres est un sujet préoccupant pour les autorités de santé. Une campagne "Sauve ma peau, maîtriser le risque d'escarre" a été réalisée en 2013 en Ile-de-France pour sensibiliser les personnels soignants et éviter l'apparition de formes graves d'escarres.