Etre une fourmi dans une fourmilière, c’est comme être un humain dans une ville surpeuplée. La proximité avec ses voisins élève la menace d’épidémie. Il faut donc se protéger. Des millions d’années avant de croiser notre chemin, les fourmis ont utilisé des antibiotiques. Pour contrôler les infections, susceptibles de détruire leurs nids. Une nouvelle étude, publiée dans le journal Royal Society Open Science, démontre que les fourmis pourraient nous permettre de développer de nouveaux antibiotiques, plus efficaces face aux bactéries résistantes.
La fourmi voleuse, fabricante d’antibiotiques puissants
Les chercheurs ont analysé vingt espèces de fourmis différentes, en réalisant des prélèvements sur leur surface. Les écouvillons - petite brosse qui sert à faire des prélèvements - ont ensuite été mélangés à des bactéries. Si les bactéries se développaient moins avec certains écouvillons, c’est que les fourmis étaient enrobées d’un anti-bactérien.
Parmi ces vingt espèces de fourmis, les chercheurs ont trouvé leur championne: la fourmi voleuse. Cette dernière a fabriqué les antibiotiques les plus puissants trouvés à ce jour. Ceux prélevés à sa surface ont tué toutes les bactéries de l’expérience.
Éviter le manque d'antibiotiques
Depuis quelques temps, les chercheurs se tournent à nouveau vers la nature pour travailler sur les micro-organismes. Au coeur de leurs préoccupations : le manque d’antibiotiques à venir, dans un futur proche.Peu de nouveaux antibiotiques ont été découverts ces derniers temps et en parallèle, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes à ceux que l’on connait déjà.
Quand une bactérie devient trop résistante, elle provoque une infection plus difficile à traiter. Rien qu’en Europe, le Centre européen de contrôles des maladies évalue à 25 000 le nombre de décès par an, liés à la résistance aux antibiotiques.