10 millions de Français sont concernés par l’arthrose selon l’Inserm. Pour l’heure, les traitements ne permettent pas de soigner les causes de l’arthrose, on ne peut aujourd’hui que traiter les symptômes. La recherche se concentre donc sur le développement de nouvelles thérapies pour empêcher la maladie de progresser. Des chercheurs de l’université de Californie du Sud ont identifié une molécule qui pourrait augmenter la régénération du cartilage et diminuer l’inflammation. Leurs résultats sont publiés sur le site Eurekalert.
L’arthrose est une destruction du cartilage qui concerne l’ensemble d’une articulation. Certains éléments sont des facteurs de risque comme l’âge, le surpoids, le port de charges lourdes de manière répétée mais il arrive dans certains cas, que la maladie soit héréditaire. A certains moments, le cartilage se dégrade rapidement, provoquant ce que l’on appelle des crises d’arthrose, des poussées inflammatoires très douloureuses.
La molécule RCGD 423
La molécule identifiée par les chercheurs américains est baptisée "Regulator of Cartilage Growth and Differentiation" pour "régulateur de la croissance du cartilage et de sa différenciation", ou plus simplement: RCGD 423. Les chercheurs l’ont appliquée sur des cellules de cartilage articulaire. Celles-ci se sont multipliées et étaient moins nombreuses à mourir. En réalisant l’expérience sur des rats dont le cartilage était abîmé, les cellules ont amélioré sa guérison.
En fait, cette molécule interagit avec une autre molécule, la glycoprotéine 130. Cette dernière sert à la réception de deux signaux : celui du développement du cartilage dans l’embryon et celui qui déclenche l’inflammation du cartilage chez l’adulte. En l’associant à la RCGD 423, les chercheurs parviennent à bloquer le signal de l’inflammation et donc à diminuer la dégradation du cartilage à long terme. Cela permet de stimuler la régénération du cartilage.
"L’objectif est de fabriquer une thérapie par injection pour l’arthrose à différents niveaux: du stade précoce au modéré", explique Denis Evseeko, professeur et auteur de cette étude. Il précise que ça ne guérira pas l’arthrose mais pourra permettre d’enrayer son développement, et potentiellement, d’éviter les chirurgies de remplacement articulaire. Aux Etats-Unis, un million d’opérations réalisées chaque année sont des arthroplasties.