Le tabagisme des adolescents est le plus bas jamais enregistré depuis vingt ans avec une baisse de 18 % par rapport à l'an 2000. Pourtant, 6 adolescents sur 10 disent avoir déjà essayé de fumer une cigarette. Les jeunes sous-estiment souvent les risques du tabac pour la santé et le risque de dépendance à un âge sensible pour la maturation de leur cerveau. Plus les enfants commencent à fumer jeunes, plus ils risquent de devenir des consommateurs réguliers et moins ils sont susceptibles de renoncer au tabac.
On croit à tort que pour sensibiliser les jeunes contre les méfaits du tabac, il faut adopter une démarche différente de celle des adultes. Pourtant une action pédagogique s’adressant à toutes les tranches d’âge est plus efficace pour changer les comportements, en particulier chez les adultes qui montrent souvent le mauvais exemple.
L’inquiétant "Binge Drinking"
L’adolescence est une période de changement et de transition, en particulier pour le cerveau. Il subit une reconfiguration importante et les centres responsables des émotions sont particulièrement modifiés.
Pour certains adolescents, consommer de l’alcool est une façon d’expérimenter des sensations fortes. Le "Binge Drinking", c'est à dire le fait de ne boire que rarement mais en quantité très importante (plus de 5 verres en un temps très court) concernerait plus de quatre jeunes sur 10 d'après cette enquête.
En plus du risque de violences et de blessures graves, la consommation abusive d’alcool attaque davantage la mémoire et la plasticité du cerveau des adolescents que celui des adultes. Une consommation excessive précoce augmente la prise de décision à risque tout au long de la vie. Sans oublier que les jeunes qui consomment de l’alcool avant l’âge de 21 ans augmentaient de 70 % leur risque d’être éventuellement aux prises avec un problème de consommation de drogues.
Pédale douce sur le cannabis
Les drogues dites "douces", comme le cannabis, en apparence moins dangereuses, peuvent constituer un piège important. Les conséquences d’une utilisation massive de cannabis sur le développement psychologique et social peuvent être nombreuses et influencer le jeune jusqu’à son âge adulte. Les effets nocifs en relation au cannabis sont plus prononcés lorsque la première consommation se fait avant l’âge de quatorze ans.
Comme pour le tabac et l’alcool, l'expérimentation du cannabis est en baisse et passe pour la première fois depuis 2000 sous la barre des 40 %. Ce chiffre est une bonne nouvelle à la vue des effets immédiats et chroniques d’une prise de cannabis sur le système nerveux, que ce soit sur le risque de psychoses, les capacités de mémorisation, d’attention et d’apprentissage. Le cannabis consommé par les adolescents est soupçonné d'être l'une des causes de l'échec scolaire.