Trois jours après l’attentat de Boston, qui a fait 183 blessés et 3 morts, l’Amérique panse ses plaies et célèbre ses héros d’un jour. Barack Obama doit d’ailleurs se rendre dans la ville meurtrie ce jeudi pour rendre hommage aux victimes et à ceux qui les ont secourues. Natalie-Christine Stavas se retrouve à la une des médias américains qui en ont fait leur héroïne. Et l'envoyé spécial du Parisien raconte aujourd’hui son histoire.
Ce jour-là, cette jeune pédiatre de 32 ans en poste à l’hôpital de la ville termine le marathon en compagnie de son père, médecin lui aussi. « Epuisés au point de tomber », ils s’approchent de la ligne d’arrivée lorsqu’ils entendent la déflagration. « Les deux marathoniens ont aussitôt « sauté les barrières » pour porter secours aux victimes et tenter d'endiguer des hémorragies massives », relate le quotidien. C’est une scène de « zone de combat » que découvrent les médecins. Victimes allongées aux membres déchiquetés ou arrachés, la bombe a été conçue pour faire un maximum de dégâts. Dans la précipitation, Natalie-Christine Stavas montre aux bénévoles comment stopper les hémorragies avant l’arrivée des secours. Elle se souvient des cris de douleur des blessés lorsqu’elle doit serrer les garrots. Et de cette femme, probablement morte aujourd’hui, allongée sur le dos avec un trou immense dans l’aine.
Alors pas question pour cette pédiatre, toujours en formation, de monter sur le piédestal que lui propose aujourd’hui l’Amérique. « Je n'ai fait que mon métier de médecin et mon père aussi, avoue-t-elle. Un acte réflexe, car nous étions dans l'urgence, la vraie, celle où une vie peut partir si on n'agit pas vite, très vite ». Des médecins qui étaient « là, au bon moment et au bon endroit ».