Récemment, une jeune femme de 32 ans atteinte de la rougeole est décédée au CHU de Poitiers (Vienne). Ce drame, alors que l’épidémie persiste en Nouvelle-Aquitaine, met en lumière les risques auxquels s’exposent les Français non vaccinés contre cette maladie contagieuse, dont il n’existe encore aucun traitement.
Faites un "rattrapage"
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé mercredi au micro de France Inter, "toutes les personnes qui ne sont pas vaccinées (contre la rougeole) ou qui n'ont pas fait vacciner leurs enfants de faire un rattrapage". "Quand une couverture vaccinale de la population est insuffisante, les personnes les plus vulnérables l'attrapent", a-t-elle précisé. Dans certaines régions de France, la couverture est autour de 70%, c'est totalement insuffisant pour empêcher une épidémie d'émerger".
#le79inter @agnesbuzyn et l'épidémie de #rougeole : "Je demande à ceux qui ne sont pas vaccinés de faire un rattrapage" pic.twitter.com/oFGVmxAxyL
— France Inter (@franceinter) 14 février 2018
Jusqu’alors seulement recommandé, donc considéré comme "facultatif" dans l'inconscient collectif, le vaccin contre la rougeole fait désormais partie des 11 vaccins obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. La ministre Agnès Buzyn appelle les adultes non vaccinés à prendre leurs précautions. "Les personnes nées après 1980 devraient avoir reçu au total deux doses de vaccin trivalent (ROR, Rougeole, oreillons, rubéole, ndlr)", précise le calendrier vaccinal publié par le gouvernement. A noter qu’il est possible de se faire vacciner jusqu’à 72h après avoir été en contact avec une personne contaminée.
Les enfants sont les plus touchés
En France, en 2017, la rougeole n’est certainement pas anodine : sur les 208 malades hospitalisés, on trouve surtout des enfants de moins de 5 ans ou des adultes de plus de 20 ans. Parmi ces derniers, 27%, soit 53 malades, ont eu des complications graves : 4 encéphalites et 38 pneumonies graves. Six malades ont du être admis en réanimation et un malade est mort. La population la plus touchée est sans conteste les enfants de moins de 1 an avec 12% des cas déclarés (61 cas).
La Bretagne s'y met aussi
L’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine recense à ce jour 269 cas confirmés, dont 66 ont nécessité une hospitalisation et 4, une admission en réanimation. Neuf cas ont été détectés en Bretagne début février. L'Agence régionale de santé (ARS) Bretagne appelle également les gens à se faire vacciner au plus vite. "Nous, ce que l'on souhaite, c'est tirer la sonnette d'alarme avant de se retrouver dans une situation explosive. La majorité des personnes récemment concernées n'étaient pas vaccinées" indique le Docteur Dominique Le Goff, médecin de l'ARS. "Pour éviter la circulation du virus, il faudrait que 95 % des enfants de moins de deux ans soient vaccinés".