Dans le dernier bulletin épidémiologique du réseau Sentinelles daté du 14 février 2018, qui concerne le suivi de l'épidémie pendant la première semaine de février, en France métropolitaine, la fréquence des syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale est descendue à 208 cas pour 100 000 habitants, soit 137 000 nouveaux cas. Le réseau Sentinelles constate une lente diminution de l’épidémie en France métropolitaine sur les 6 dernières semaines. Il n'y a pas eu d'augmentation de l'incidence des hospitalisations pour syndromes grippaux.
Décroissance partout en France métropolitaine
La régression s'installe dans presque toutes les régions métropolitaines, à la différence des Antilles et de la Guyane. Mais la fréquence de la grippe reste forte, surtout en Provence-Alpes-Côte d’Azur (424 cas pour 100 000 habitants), Hauts-de-France (420 cas pour 100 000 habitants) et Grand-Est (293 cas pour 100 000 habitants). Aucune hospitalisation pour syndrome grippal n'a été signalée.
Selon le modèle de prédiction reposant sur les données historiques et sur les délivrances de médicaments, la fréquence de la grippe devrait continuer à diminuer dans les prochaines semaines, à la différence des Etats-Unis où l'épidémie est très sévère, mais concerne essentiellement un autre virus.
Un nombre de décès qui sera en retrait par rapport à 2016-2017
Depuis le début de l’épidémie de grippe, le nombre de décès attribuables à la grippe (surmortalité) est estimé à 5400 par Santé publique France. Un chiffre en légère augmentation par rapport à la semaine précédente, mais en retrait par rapport à l’année dernière où il avait été estimé à 14 400. L’excès de mortalité toutes causes confondues est estimé à 7 400 décès pendant la période de l’épidémie (+ 9%), car dans ce cas le chiffre tient compte de la surmortalité liée aux nombreuses maladies associées à la grippe chez les personnes touchées (ce chiffre était de 21 200 en 2015-2016).
Comme la semaine dernière, 90% des décès concernent des personnes âgées de 65 ans et plus, même si on a pu observer un certain nombre de décès chez de très jeunes enfants, comme chaque année.
Augmentation de la part des virus de type B
Cette épidémie 2017-2018 se caractérise toujours par une nette prédominance du virus de type A avec 63% des cas (52% de A(H1N1) et 8% de A(H3N2), mais la part des virus B continue à croitre et est passée à 37%. Cette proportion est inverse en Europe.
Dans la mesure où le virus A(H1N1) est une souche peu connue du système immunitaire des jeunes, elle les touche plus particulièrement : l'âge moyen des malades est désormais de 27 ans et les passages à l'hôpital concernent beaucoup les moins de 5 ans (23%).
Premières estimations sur l'efficacité du vaccin
Les résultats préliminaires de l'estimation de l'efficacité vaccinale chez les personnes de plus de 65 ans indiquent une efficacité globale de 60% : elle serait de 78% contre les virus A(H1N1) et de 61% contre les virus B, selon les réseaux Sentinelles.
Les données préliminaires de l'étude FLUVAC sur l'estimation des de l'efficacité vaccinale pour prévenir les hospitalisations des adultes indiquent le chiffre de 44%, quel que soit le virus, soit près d'une hospitalisation sur 2 évitée.