Aujourd’hui, les malades du Sida ne meurent plus uniquement du virus mais aussi des maladies liées à leur traitement et au vieillissement. Ainsi, les pathologies cardiovasculaires sont la troisième cause de décès des personnes atteintes du VIH. Si l’on sait que la plupart des malades a un taux de cholestérol élevé, notamment en raison des traitements antirétroviraux, le risque réel de maladie cardiaque est sous-estimé. Une étude, menée par des chercheurs de Boston, aux Etats-Unis, et publiée par la revue scientifique Circulation le prouve.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les personnes atteintes du VIH ont plus de chance d’avoir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Elles sont également plus sujettes à l’athérosclérose, c’est-à-dire au durcissement et au rétrécissement des artères. Le VIH accélère aussi le vieillissement des vaisseaux sanguins.
Le virus du Sida accroît le risque de maladie cardiovasculaire car il maintient le système immunitaire dans une inflammation permanente. Sur le long terme, cette inflammation libère des molécules, appelées cytokines. Ces dernières endommagent les tissus corporels.
Si la thérapie rétrovirale permet de ralentir l’inflammation du système immunitaire, un certain nombre de traitements augmentent considérablement le taux de "mauvais cholestérol", facteur de risque très important des maladies cardiovasculaires.
Plus de risques qu’on ne le pense
Les chercheurs de Boston ont utilisé le calculateur de score de Framingham. En fonction de divers critères (âge, sexe, taux de cholestérol...), il permet d’évaluer si une personne a des risques de contracter une maladie cardiovasculaire dans les cinq à dix prochaines années. Ce calculateur se fonde sur une population considérée comme non malade. Les chercheurs ont donc testé son efficacité sur des personnes atteintes du VIH.
Résultat: le risque de maladie cardiovasculaire réel a systématiquement dépassé celui prévu pour les plus de 1000 hommes séropotifs qui ont participé à l’etude. Ainsi, les chercheurs recommandent d’adapter ce genre de procédés médicaux aux personnes malades. De cette manière, la prévention ne sera que meilleure pour éviter de contracter des maladies cardiovasculaires.