Chaque année 3000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont détectés en France d’après Santé publique France. 62% des femmes de 25 à 65 ans sont dépistées par frottis tous les trois ans, comme le suggèrent les recommandations. Si elles sont détectées suffisamment tôt, il est possible de traiter les lésions pré-cancéreuses pour qu’elles ne deviennent pas un cancer.
Le plan cancer 2014-2019 vise à faire passer ce taux de dépistage à 80%. Pour améliorer la détection de ce type de cancer, une autre technique se développe: l’autotest. Selon des chercheurs suédois, cette méthode permettrait de dépister deux fois plus de cas de femmes à risque. Le résultat de leur étude, menée au sein de l’université d’Uppsala, en Suède, a été publié dans la revue British Journal of Cancer.
Les scientifiques ont comparé l’efficacité de la méthode "traditionnelle", un frottis réalisé par le ou la gynécologue et analysé ensuite par cytologie, une méthode d’analyse des cellules, et cette nouvelle technique, où les femmes prélèvent elles-mêmes un échantillon qui est ensuite soumis à analyse. Les deux permettent de détecter la présence du papillomavirus humain (HPV). C’est ce virus qui peut provoquer un cancer.
Un temps de diagnostic plus court
36 390 femmes ont participé à cette recherche. Elles étaient âgées de 30 à 49 ans. Deux groupes ont été formés, l’un a expérimenté la nouvelle méthode et l’autre l’ancienne. Si un HPV était détecté, les deux devaient refaire un examen, seule, ou chez un ou une gynécologue. Le taux de détection a été deux fois plus efficace avec l'autotest. Ce qui a permis de leur fournir les traitements préventifs adaptés. Le temps d’attente du diagnostic était par ailleurs plus court avec l’autotest.
Un risque d'isolement
En 2016, la méthode par autotest a été testée à Marseille. L’autotest avait fait ses preuves, plus de femmes avaient accepté de le faire, en comparaison à un dépistage par frottis. Les professionnels de la santé restent toutefois prudents face à cette technique. De fait, pour des femmes en rupture avec le monde médical, cette technique peut isoler encore plus les patientes.