L’autisme est un trouble envahissant du développement qui touche de plus en plus d’enfants ces dernières décennies et certains médecins parlent d’une "épidémie". La recherche et le dépistage ont évolué et permettent un diagnostic de plus en plus précoce pour une prise en charge adaptée.
Plusieurs recommandations de bonne pratique ont été émises par la Haute Autorité de Santé (HAS) ce lundi, à destination des professionnels de santé pour "améliorer la qualité des interventions, tant sanitaires que médico-sociales, auprès des adultes avec trouble du spectre de l’autisme (TSA) pour favoriser une plus grande inclusion sociale et une meilleure qualité de vie." Elaborée conjointement par l’Anesm et la HAS, cette recommandation de la HAS s’inscrit dans le cadre du Plan Autisme 2013-2017.
Elle aborde les thèmes suivants : le passage de l’adolescence à l’âge adulte : la participation de l’adulte autiste ; des rappels sur le diagnostic et les évaluations du fonctionnement chez l’adulte ; les interventions sur l’environnement de la personne (famille, professionnels, cadre de vie) ; l’accompagnement de l’adulte autiste et l’évaluation des effets attendus ; le parcours de santé ; la prévention et la gestion des comportements-problèmes ; le vieillissement.
Optimiser le repérage des enfants à risque
Une autre publication permet d’actualiser celle de 2005, élaborée par la Fédération française de psychiatrie en partenariat avec la HAS. Selon cette dernière, l’enjeu principal d’un repérage puis d’un diagnostic précoce de l’autisme réside dans la possibilité de mettre en œuvre des interventions adaptées aux enfants avec trouble du spectre de l’autisme, globales, personnalisées et coordonnées, si possible avant l’âge de 4 ans (cf. recommandations HAS-Anesm 2012), dans le but de favoriser leur développement et leur apprentissage et de réduire les sur-handicaps.
La recommandation présente plusieurs objectifs : optimiser le repérage des enfants et adolescents à risque de développer un trouble du spectre de l’autisme ou présentant des signes de TSA ou de développement inhabituel ; harmoniser les pratiques et procédures en vue d’un diagnostic initial de TSA chez l’enfant ou l’adolescent de moins de 18 ans.
L'enfant et de sa famille
D’autres outils sont également à votre disposition : la recommandation schématise le parcours de l’enfant et de sa famille (figure 1) et s’articule autour du plan suivant : des signes d’alerte à la consultation dédiée en soins primaires (cf. synthèse dédiée aux professionnels de 1ère ligne), le diagnostic et évaluation initiale du fonctionnement de l’enfant (cf. synthèse dédiée aux professionnels de 2e ligne), l'annonce du diagnostic médical et information aux familles (cf. synthèse Annonce et Information), le parcours du repérage au diagnostic (cf. figure 1 et texte des recommandations) et les conditions pour une appropriation des recommandations et perspectives (cf. texte des recommandations).
Les tests de dépistage
Une équipe de chercheurs de l’Université de Warwick a développé des tests sanguin et urinaire permettant de détecter plus précocement l’autisme chez les enfants. Grâce à ces tests, les enfants atteints d'autisme pourraient recevoir un traitement adéquat plus rapidement. Mais les symptômes permettant de détecter un trouble du spectre de l’autisme étant nombreux, son diagnostic peut s’avérer difficile et incertain, en particulier aux stades précoces du développement de cette pathologie.
Les chercheurs espèrent que leurs tests permettront également de révéler de nouveaux facteurs causatifs en élaborant des profils plasmatiques et urinaires spécifiques voire des "empreintes digitales" de composés avec des modifications altérantes. En pratique, les scientifiques ont établi un lien entre l’autisme et des protéines plasmatiques altérées par oxydation et glycation – processus dans lequel les espèces réactives de l’oxygène et les glucides modifient spontanément les protéines. Ils révèlent dans leur étude que le test le plus fiable repose sur le fait d’analyser les protéines plasmatiques car testées chez les enfants autistes, ces dernières sont retrouvées à des taux plus élevés en termes d’oxydation été de produits avancés de la glycation.
L'autisme, la maladie du siècle
Même si les critères diagnostics ont évolués, la fréquence de l’autisme est restée stable pendant trente ans, mais ces dernières années, elle augmente dans le monde entier de façon continue, devenant un problème inquiétant de santé publique. Depuis les années 2000, elle est passée de 5 enfants pour 10 000 à un enfant sur 100. L’hypothèse d’une "épidémie" est avancée et des facteurs génétiques et environnementaux expliquant ce trouble sont envisagés par les recherches les plus récentes.