Lors du congrès annuel de l’Association Américaine pour l’Avancée de la Science (AAAS), à Austin aux États-Unis, un chercheur de l'université de Californie a annoncé avoir développé un embryon de mouton contenant 0,01 % de cellules humaines. Plus précisément, le Professeur Pablo Ross a expliqué qu’une cellule sur 100 000 était humaine. "Nous pensons que ce n'est pas encore assez pour générer un organe", a-t-il cependant nuancé. Le développement a été interrompu au bout de 28 jours selon la réglementation officielle.
En effet, cette expérience qui survient un an après la chimère homme-porc des chercheurs du Salk Institute, à La Jolla (États-Unis), conduit vers la possibilité de greffer des organes d’animaux hybrides sur des humains en attente d’une greffe. En France en 2016, 22 617 personnes étaient en attente d’une greffe d’organes et seules 5891 transplantations ont été réalisées. Si ce nombre a augmenté durant les 5 dernières années, les besoins restent importants. Tout comme l’impression en 3D a révolutionné le domaine des greffes d’organes, ces recherches pourraient un jour palier au manque de greffons.
Des transplantations sur les patients atteints du sida
Les listes d’attente s’allongent partout dans le monde avec le vieillissement de la population et le succès des greffes déjà réalisées. Les chercheurs multiplient donc les études et les expériences pour trouver un moyen de transplanter tous les patients dans le besoin. En 2016, la transplantation d’un rein et d’un foie sur deux patients atteints du VIH avait sonné comme une révolution.
"Des milliers de patients infectés par le VIH qui ont besoin d’un don de rein ou de foie figurent sur des listes d’attentes, et ont de fortes chances de mourir en attendant, avait expliqué le Dr Dorry Segev, le chirurgien au centre médical John Hopkins de Baltimore (États-Unis). Dans le même temps, nous jetons des organes uniquement parce que les donneurs sont séropositifs. Des organes qui auraient parfaitement pu convenir".