Le Préfet de la Manche a publié un arrêté interdisant "la pêche récréative ou professionnelle", de même que "le ramassage, le transfert, l’expédition et la commercialisation de tout coquillage provenant de Gouville-sur-Mer et Blainville-sur-Mer", où des cas d’intoxication ont été détectés. 17 personnes, sur les 165 exposées, ont souffert de troubles gastriques après avoir consommé des coquillages provenant de ces deux zones de production.
"Les produits expédiés depuis le 3 février 2018 en provenance de la zone de Gouville – Blainville seront retirés de la vente et rappelés par les producteurs, en vue de leur destruction, stipule la préfecture. Les résultats des analyses réalisées par le Laboratoire national de référence (LBN) 'Microbiologie des Coquillages' montrent une contamination en norovirus des huîtres creuses prélevées le 15 février dans les zones considérées".
Une halte pour l'économie locale
"Nous pensons aux professionnels touchés économiquement de plein fouet. Nous sommes extrêmement en colère car nous produisons des huîtres de qualité que d’autres viennent souiller", explique à Ouest France Thierry Hélie, nouveau président du comité régional de la conchyliculture Normandie-Mer du Nord. Cette interdiction à durée indéterminée est une situation navrante pour l'économie de la région. Le bassin de production de Blainville-Gouville reste le plus important site d’élevage du département.
Selon l’étude sur les gisements naturels de mollusques bivalves en Basse-Normandie (LASPOUGEAS, 2007), "environ 3000 pécheurs à pied pouvait fréquenter le secteur sur une marée complète de 2/3 jours" et "5 à 9 tonnes de palourdes pouvaient ainsi être prélevées sur une année par les pêcheurs à pied plaisanciers sur ce secteur". Cette interdiction fait suite à celle instaurée dans les zones de production de Pirou Sud et d'Agon-Coutainville Nord le 9 février dernier. Elle a depuis été levée.