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Diabète : pas de retraite précoce ou d'arrêts maladie en Finlande

Par Mathilde Debry

S’il est bien soigné, le diabète n’est pas un handicap professionnel, selon une nouvelle étude finlandaise.

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Cela a de quoi surprendre. Selon une nouvelle étude, le diabète ne conduit pas les Finlandais a prendre leur retraite plus tôt que la moyenne, ni à poser plus de congés maladie que des travailleurs en bonne santé. Mieux : dans la catégorie des personnes ayant pris une retraite anticipée, les patients diabétiques ont même travaillé deux ans de plus que les personnes ne souffrant pas de diabète.

Pour parvenir à ces conclusions, 13 000 travailleurs finlandais nés entre 1934 et 1994 ont été suivis pendant 20 à 30 ans. En ne comptant pas les personnes décédées, invalides ou au chômage, 37% d’entre elles ont touché leur pension de retraite à la fin de leur carrière, dans une proportion égale pour les hommes et les femmes.

Bénéfices

"Dans les études précédentes, les suivis ont été plus courts et donc les conséquences à long terme du diabète sur les carrières professionnelles ont été moins bien étudiées", explique le Docteur Mikaela von Bonsdorff, de l'Université de Jyväskylä, avant d’ajouter que "nos résultats indiquent que les soins complets du diabète sont bénéfiques non seulement pour l'individu mais aussi pour la société".

Il fait donc bon vivre en Finlande pour les diabétiques, même si le sous-diasgnostic de la maladie est encore de 20 à 50%. Des programmes nationaux de prévention et de détection du diabète ont pu voir le jour grâce à de nombreuses études scientifiques publiées dès 1980. "Notre étude confirme que si la maladie est traitée correctement, le diabète de type 2 n’entraine pas de mortalité prématurée", conclut le Docteur Mikaela von Bonsdorff.

Coûts

En France, les patients diabétiques qui peuvent vivre longtemps mais en moins bonne santé que les malades finlandais, coûtent cher à l’Assurance maladie. "La somme de l'ensemble des dépenses remboursées à des patients diabétiques s'élève à 19 milliards d'euros par an, soit 15 % des dépenses d'assurance-maladie individualisables pour tous les assurés ", s’alarme la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam) dans son dernier rapport, soulignant que "l’enjeu financier est majeur, alors que son importance est sans doute moins immédiatement perçue que celle des innovations dans des domaines tels que l'oncologie ou l'hépatite C".

3,7 millions de Français prenaient un traitement médicamenteux pour leur diabète en 2015, soit 5,4% de la population, sans compter les personnes diabétiques qui s’ignorent. Cette prévalence ne cesse d’augmenter, particulièrement chez les hommes de moins de 20 ans et de plus de 80 ans.