Agnès Buzyn est certes ministre de la Santé, mais elle reste avant tout médecin et un excellent d’ailleurs. En déclarant début février que le vin était "un alcool comme les autres", elle ne faisait que dire une vérité qui apparemment dérange. Pourtant ce n’est pas le taux d’alcool du breuvage qui compte mais la quantité d’alcool consommée. Les dégâts d’un verre de vin, d’un demi de bière ou d’une dose de whisky sont les mêmes puisqu’ils apportent au corps la même dose d’alcool. En sommes, ces dégâts sont proportionnels à la quantité, quel que soit le breuvage.
Castaner reprends les vieux arguments éculés qui ont conduit, il y a quelques années, des professeurs de médecine – de régions viticoles bien évidemment - à vanter les vertus thérapeutiques du vin. Vites remis en place par leurs confrères.
Les Bordelais ont fait plus fort en faisant de leur vin régional un médicament contre le cholestérol. Là ce sont les Bourguignons qui se sont chargés de les remettre à leur place… Que l’on boive culturellement du vin est un fait. S’abriter derrière des arguments santé, pour le justifier et le promouvoir, est un crime. L’alcool et le tabac restent les deux grands tueurs de la planète. Et sans doute, malheureusement, encore pour des années. Avec un coût pour la société, qui dépasse largement les taxes récoltées et les emplois menacés.
Alors au nom de l’électoralisme, démentir les propos de sa ministre (qui ne faisait que son boulot) est un acte indigne de confiance. Confiance que ce gouvernement demande actuellement aux électeurs.
Et pendant qu’il y est, parce que les électeurs du Nord sont aussi très nombreux, Christophe Castaner devrait se lancer dans la défense de la bière ; et en faire un excellent moyen de réhydratation chez les personnes âgées ou ensoleillées. Mais c’est vrai que ce sont les voix des Alpes de Haute Provence qui l’intéresse. Il aurait dû ajouter le pastis à son ordonnance !