Les faits
Une bactérie très fréquente, surtout à l’hôpital, l’enteroccocus faecium » serait devenue résitante aux produits utilisés pour se laver les mains, ces gels hydro alcooliques, qui ont connu une popularité importante au moment de la menace de grippe aviaire. Ce n’est pas la première fois que l’utilisation de ces produits est montrée du doigt, mais c’est la première étude spécifique qui jette le doute. Et surtout suppose qu’une « hydro-alcoolique résistance » est en train de se dévelloper.
La résistance un fléau dont on n’arrive pas à se débarrasser
Le combat contre les microbes, que l’on pouvait espérer terminé, est très loin d’être gagné. C’est même un combat très inégal. Un million de milliards de millions de microbes un peu partout sur notre planète contre 6 milliards et demi d’individus qui croyaient, il y a soixante dix ans, avoir gagné le combat avec la découverte des antibiotiques.
Des centaines de milliers de tonnes de ces médicaments ont été déversées dans la nature ou consommées par les humains, sans réserve ni précautions. Conséquence, les bactéries ont mutées et sont devenues résistantes. Un microbe n’est pas un organisme frustre, mais une machine infernale rompue à la guerre totale. Dotée d’une vraie intelligence qui nous dépasse un peu, compte tenu de sa taille et de sa simplicité. Chaque nouvel antibiotique est salué, quelques années plus tard, par la transformation du microbe qui apprends à lui resister. Nos militaires sont moins rapides contre les nouvelles méthodes de guerre…
12000 morts par an et 150 000 infections…
On arrive aujourd’hui à une situation impensable lors de la découverte de ces médicaments qui semblaient d’une puissance incoryable : l’homme risque un jour de décéder d’infections jugées banales il y a encore quelques années, uniquement parce qu’un microbe sera devenu resistant à tous les produits disponibles. Ce scénario qui paraissait incroyable, n’a rien de la science fiction, et l’augmentation continue des cas et des morts par infection nosocomiale, ces infections que l’on attrappe à l’hôpital alors que l’on est hospitalisé pour toute autre raison, est là pour en témoigner. 12000 morts par an et 150 000 infections…Le monde hospitalier est un gigantesque bouillon de culture, une base arrière de microbes qui y trouvent les forces pour devenir des agents dévastateurs.
Face à ce fléau, la principale réponse est de développer l’hygiène à l’extrême, surtout grâce à une mesure très simple : se laver les mains
En pratique comment se laver les mains ?
Ne plus se laver les mains serait bien plus dangereux que d’avoir recours à ces savons. Il faut donc adopter une attitude pragmatique. Cette étude confirme qu’il est inutile, et voire aujourd’hui dangereux, de céder à la mode des savons hors de prix. Il faut se laver les mains, avec du savon liquide ou, mieux, en gros bloc, comme celui de Marseille. Peu importe le moyen, pourvu qu’on le fasse. Et ce n’est peut-être pas inutile de rappeler la méthode rapide idéale.
On se mouille les mains ; on verse un peu de savon liquide dans le creux des mains. On se les frotte pendant au moins 20 secondes en les entrelaçant pour nettoyer entre les doigts ; on pense aux ongles, on rince sous l’eau et on sèche avec un essuie-mains à usage unique que l’on jette après avoir essuyé le robinet avec. Cela, presque personne ne le fait alors que c’est important.
Plusieurs fois par jour
Il faut se retrousser les manches et se laver les mains, chaque fois que l’on accomplit des gestes que l’on dit "à risque", comme se moucher, se gratter la tête, après avoir utilisé un téléphone public, en rentrant de l’école, du bureau, avant de manipuler des aliments et bien évidemment en sortant des toilettes...