Le Pr Bruno Falissard est un psychiatre reconnu internationalement. Il est difficile de contester les recherches de ce professeur de médecine et directeur de recherche à l’INSERM. C’est aussi un médecin avide de connaissances nouvelles. Ses pairs n’ont donc pas été surpris de le voir s’intéresser à l’acupuncture et réaliser ce que l’on appelle une "méta-analyse", c’est à dire la revue de milliers d’études existantes. La conclusion de ce spécialiste d’épidémiologie est catégorique : "Pour bon nombre de douleurs et pour traiter des nausées et vomissements, on peut affirmer avec suffisamment de certitude que l’acupuncture a une efficacité supérieure à une absence de soin".
Une grande étude Allemande a testé l’acupuncture dans le traitement de l’allergie, en comparaison avec les antihistaminiques, médicaments de référence de cette maladie, qui touchera un Français sur deux dans un futur proche.
Inconcevable qu’un acupuncteur ne soit pas médecin
Les acupuncteurs sont catégoriques : il est impératif pour que cette spécialité continue à prospérer, en particulier à l’hôpital, la condition sine qua non pour qu’une discipline médicale, quelle qu’elle soit, acquière ses lettres de noblesse.
Il faut être médecin pour confirmer un diagnostic et ne pas hésiter à utiliser les examens les plus modernes, mais aussi pour soulager l’addition, car la consultation sera remboursée au tarif habituel. Il faut compter 60 euros en moyenne la séance (en prévoir deux pour soulager un mal au dos ou pour arrêter de fumer).
Pour balayer les critiques concernant l’inefficacité de l'acupuncture, un raisonnement pratique et logique existe : certes la France est en retard pour publier des études spectaculaires mais vous avez mal au dos, vous voulez arrêter de fumer, vous avez des difficultés pour avoir un enfant ? La médecine moderne ne vous soulage pas ? Pourquoi ne pas essayer l’acupuncture. Dans la plupart des pathologies, soit l’amélioration sera réelle en deux ou trois séances, soit vous pourrez alors dire que l’acupuncture aura été inefficace ; pour vous. C’est rapide et probablement moins coûteux que la batterie d’examens complémentaires ou de médicaments prescrits un peu rapidement aujourd’hui.
Le yin et le yang
L’homme a découvert les réseaux d’énergie avant même de comprendre la circulation sanguine. Cette vision taoïste de l’homme et de l’univers, établit en fait le sens des équilibres : les fameux yin et yang, énergies qui sont la base de la médecine traditionnelle chinoise. Tout déséquilibre entre ces deux paramètres se traduit par un trouble.
L’acupuncteur commence par repérer les accumulations d’énergie qu’il redirige, grâce à des aiguilles, sur des voies de circulations : 12 méridiens chacun associés à un organe, et 360 points stratégiques distribués à la surface du corps. Parce que chaque individu est unique, donc incomparable, l’acupuncture n’aime pas se confronter aux autres thérapeutiques. On a démontré que l’utilisation d’aiguilles, par exemple au niveau des articulations, s’accompagnait de modifications biologiques anti inflammatoires positives. Un trop faible niveau de preuve pour les détracteurs de l’acupuncture qui, selon eux, n’aurait pas plus d’effet que le placebo. Pourtant, l'effet placebo représente le pouvoir d’auto-guérison que nous possédons tous en nous. L’acupuncture renforcerait tout simplement cette propriété de notre organisme. Ce qui expliquerait aussi l’absence d’effets secondaires.
Reconnaissance officielle de l'acuponcture
Dernier argument des sceptiques : si les Chinois avaient le choix, ils préféreraient probablement soulager leurs douleurs avec quelques molécules médicamenteuses modernes, plutôt qu’avec des aiguilles. Peut-être… Mais la plus belle preuve du respect suscité par l’acupuncture a été son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, en novembre 2010. Un monument d’ailleurs pas spécialement menacé : le choix de l’acupuncture est une démarche "ecofriendly" parfaitement défendable aujourd’hui contre la plupart des bobos de notre civilisation.
Les autres formes officielles et reconnues d’acupuncture
La moxibustion : elle utilise la chaleur. Les points sont chauffés à l’aide d’un cigare d’armoise à combustion lente. Facile d’en vérifier l’efficacité en cas de piqure de guêpe par exemple. Approchez (sans toucher directement) la partie incandescente d’une cigarette de la zone piquée pour faire disparaître la douleur.
L’acupuncture laser : indolore, alternative pour les enfants ou les douillets.
L’acupression : l’aiguille est remplacée par la pression du doigt du coude ou du pied sur le point d’acupuncture.
Le Tui-na : la piqure est remplacée par un massage.