Le chef du service de pancréato-gastroentérologie de l'hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine) s'est indigné dans un mail envoyé à sa hiérarchie que Pourquoi Docteur a consulté, des conditions d'hospitalisation de ses patients. Le 28 février, le professeur P.L., en charge de personnes gravement malades, voire en fin de vie, dénonce le froid glacial qu'il fait dans ses couloirs.
"On lui a promis une couverture"
"Dans la chambre d'un service dit 'de pointe' hébergeant des malades graves, en l'occurrence en fin de vie, il fait 17°C, s'insurge-t-il. Un de nos malades a froid dans son lit ; un manteau, un pull en laine, une écharpe autour du cou, ne lui facilitent pas la tâche pour vomir. Il a les mains trop froides pour manipuler son ordinateur et essayer de trouver les heures moins longues".
Le professeur explique qu'on a promis à ce patient du scotch autour des fenêtres pour garantir l’étanchéité. Bien que rudimentaire, "ce n'est pas fait". Et de poursuivre : "On lui a promis un chauffage d'appoint. Il n'y en a pas. On lui a promis... une couverture. Il n'y en a pas non plus. J'oubliais que ce sont des conditions extrêmes. -7 °C en février, il est vrai que c'est difficilement prévisible. L'hôpital n'est-il pas là pour répondre à ces situations. Qu'en serait-il en cas d'épidémie ou de plan blanc à activer ? Une dernière question : dans quel pays sommes -nous ?".
Ce médecin ne cesse d'alerter sa direction sur la vétusté de son service où sont hospitalisés certains patients en chimiothérapie. L'isolation de l'hôpital est un calvaire pour le personnel soignant et les patients. Car si les chambres sont glaciales en hiver, en été, la température est déjà montée à 41 degrés. Heureusement, la médiatisation de ce mail a porté ses fruits. La direction de l'hôpital a assuré que le service serait entièrement rénové à partir du printemps.