Le Professeur Bernard La Scola, de l'UMR MEPHI (Microbes Evolution Phylogeny and Infection) de l'université d'Aix-Marseille et de l'IHU Méditerranée Infection et son équipe ont découvert deux nouveaux virus au Brésil, plus conséquents que le VIH.
Leur taille est tellement importante qu'ils peuvent être observés au microscope optique. Tous deux doivent leur nom aux milieux hostiles dans lesquels ils ont été trouvés : le Tupanvirus Soda Lake a été découvert dans les eaux inhospitalières d'un lac de soude et le Tupanvirus Deep ocean provient de sédiments océaniques prélevés à 3000 mètres de profondeur au large du Brésil. Deux virus ultra résistants qui sèment le trouble chez les biologistes.
Dotés d'une queue dont la fonction reste inconnue
Dans leur article publié le 27 février dans Nature Communications, les chercheurs expliquent que les virus mesurent entre 450 et 550 nanomètres. Ils veulent découvrir "leur équipement en gène original et très complet, leur capacité à être infectés par des petits virus et enfin leurs mécanismes de défense pour s’en protéger".
Le Professeur Bernard La Scola précise qu'ils "ressemblent beaucoup à Mimivirus mais ils ont la particularité de posséder une longue et large queue dont la fonction nous reste pour le moment inconnue". En 2014, des scientifiques français avaient découvert un nouveau type de virus géant vieux de 30 000 ans en Sibérie. Baptisé Mimivirus, il fait également partie des virus géants.
Tailed giant Tupanvirus possesses the most complete translational apparatus of the known virosphere @NatureComms https://t.co/4cZKFjlNZh pic.twitter.com/XwxYizRXME
— Nature Rev Microbiol (@NatureRevMicro) 28 février 2018
De quoi sont capables ces deux virus ?
Ces deux nouveaux virus "possèdent un équipement de translation génétique unique dans le monde viral, bien plus imposant que certains eucaryotes. Ne leur manque pour être autonome que ce qui compose le ribosome [qui synthétise les protéines], aussi ils ont toujours besoin d’un hôte pour synthétiser leurs protéines", explique le Professeur Bernard La Scola. Leur identification sera "un nouveau pas dans la compréhension de l’originalité de ces virus". A partir de ces données, les scientifiques sauront de quoi sont capables ces deux géants.