En cas de fibrillation auriculaire (FA), les personnes âgées représentent la partie de la population qui bénéficie le plus d'un traitement par anticoagulants tout en étant celle qui est aussi la plus fragile et chez qui le risque de complications hémorragiques est le plus élevé.
Une étude observationnelle chez des malades âgés de plus de 90 ans, publiée dans la revue Circulation, compare les risques d'AVC ischémique et d'hémorragie intracrânienne chez 11 064 malades souffrant de fibrillation auriculaire et 14 658 patients exempts de cette maladie.
La plus grande cohorte chez les plus de 90 ans
Il s'agit de la plus grande cohorte observationnelle de patients très âgés (90 ans et plus) et souffrant de fibrillation atriale, chez qui l'utilisation de différentes stratégies antithrombotiques pour la prévention des AVC a été étudiée.
Entre 2012 et 2015, 768 malades souffrant de fibrillation auriculaire, âgés de plus de 90 ans, ont été traités, soit par la warfarine, soit par un nouvel anticoagulant oral (978 ; dabigatran dans 361 cas, rivaroxaban dans 557 cas et apixaban dans 60 cas).
Par rapport à la population âgée sans FA, les malades souffrant de FA ont un risque accru d'AVC ischémique : 5,75 % contre 3 % respectivement.
Les ADO marchent aussi après 90 ans
Chez les malades âgés souffrant de fibrillation auriculaire, l'utilisation de warfarine, un anticoagulant de type AVK, est associée à un risque d'AVC plus faible : 3,83 % versus 5,75 %.
Par comparaison à l'absence de traitement antithrombotique ou par rapport à un traitement antiplaquettaire, la warfarine est associée à un bénéfice clinique net.
En revanche, par rapport à la warfarine, les nouveaux anticoagulants oraux, qui ont un bénéfice équivalent sur la réduction des AVC, ont un risque de 68% plus faible d'hémorragie intracrânienne (0,42 % par an contre 1,63 % par an).
Surveiller la fonction rénale après 90 ans
Les auteurs rappellent que les nouveaux anticoagulants oraux sont plus simple d’utilisation autre que les anticoagulants classiques (AVK), car la surveillance régulière de la coagulation n'est pas nécessaire et qu’il y a beaucoup moins d'interactions avec d’autres médicaments et avec les aliments. Par contre, chez ces personnes très âgées, il convient de surveiller la fonction rénale avec les nouveaux anticoagulants et de prévenir les chutes.