D’après nos confrères de France Bleu, le laboratoire Ceva Santé Animale, annonce avoir mis au point un vaccin contre la grippe aviaire qui serait efficace à 100%. Une avancée majeure que l’on attend depuis des années, mais qui ne résoudra cependant pas tous les problèmes et n'éliminera pas complètement les mesures de "bio-sécurité".
Un nouveau vaccin contre un virus de la grippe aviaire
Menés entre décembre 2016 et l’été 2017, les test du vaccin contre le virus de la grippe aviaire H5N8, la souche la plus pathogène, seraient positifs à 100% selon le laboratoire. Ceci permettrait au canard vacciné de ne pas avoir la maladie et de ne surtout pas la transmettre… et donc d’éviter ces abattages massifs de canards que l’on observe depuis plusieurs années, abattages qui dévastent les élevages et ruinent les éleveurs.
Cependant, ce vaccin ne marche que contre la souche H5N8, certes la plus pathogène et la plus contagieuse, mais pas contre les autres souches de virus de la grippe aviaire. Or, en matière de grippe aviaire, c’est comme pour la grippe humaine : chaque année le virus évolue. Il faut donc pouvoir s’adapter au prochain virus.
Il reste encore beaucoup de travail avant une homologation du vaccin, mais la piste est cependant prometteuse. La fin des mesures de "bio-sécurité" n'est donc pas pour tout de suite et les abattages d'élevages de canards et de poulets vont continuer vraisemblablement quelques temps.
Le spectre de la « grippe espagnole »
Pourquoi ces massacres de canards qui touchent des éleveurs déjà en situation précaire ? Tout simplement parce qu'il reste dans les esprits des scientifiques le triste souvenir de la grippe Espagnole de 1918, qui a fait 20 millions de morts officiellement et plus de 40 millions officieusement.
Les scientifiques considèrent que ces élevages sont des bases secrètes de ce que la nature prépare de pire : "LE" virus du siècle. Car ce n’est pas la grippe aviaire qui terrorise aujourd’hui les spécialistes des maladies infectieuses, mais plutôt le mariage potentiel et diabolique entre le virus des oiseaux (comme des canards) et celui de l’homme pour produire le tueur parfait de 1918 : le virus de la grippe aviaire, une machine à tuer qui peut réapparaître chez l’homme à tout moment.
Un mélange des genres
Le virus de la grippe voyage et aime se mélanger avec d’autres virus proches. Chaque année, c’est un nouveau virus de la grippe hivernale qui émerge, pas très différent, mais pas tout à fait le même, ce qui aboutit à une épidémie. Mais si un jour, le virus de la grippe aviaire rencontre le virus la grippe humaine, et arrive à s’unir avec lui comme cela s’est passé en 1918, cela aboutit à un virus inconnu des systèmes de défense de l’homme, le système immunitaire et une infection massive avec une mort foudroyante mais cependant pas assez rapide pour que le virus-tueur ait le temps de se diffuser à toute la planète et créer une « pandémie », c’est-à-dire une épidémie généralisée.
Un ménage à trois
Science-fiction ? Hélas non. Ces noces sont, paraît-il, en train de se produire avec comme témoin de mariage… un cochon ! C’est en effet en passant par l’intermédiaire du porc, un organisme proche de celui de l’homme, que le virus apprend à nous coloniser et nous détruire. C’est le porc qui peut être contaminé en même temps par des virus aviaires et des virus humain que le mélange létal peut se produire. Son apprentissage terminé, il ne lui reste plus qu’à ce virus entreprendre son tour du monde mortel.
Un scénario inscrit selon l’OMS
Un scénario que craint l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis des années. Les prévisions, s’il se réalise, sont en cas de pandémie, de plusieurs centaines de milliers de morts rien que pour notre pays. C’est, l’OMS qui le dit. Des scientifiques qui ont plutôt la réputation de manier la langue de bois. Leur franchise fait aujourd’hui froid dans le dos.
C'est vrai que pour un éleveur qui consacre sa vie et ses loisirs à son élevage, souvent en gagnant le minimum vital, la sentence de mort à l'encontre de tous les animaux de sa ferme est un drame.
C’est tout l’intérêt de ce nouveau vaccin : éviter les contaminations de canards pour éviter, non seulement leur abattage massif, mais peut-être aussi la prochaine pandémie mortelle.