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Nouvelle politque

Un service sanitaire pour 47 000 étudiants dès la rentrée 2018

Annoncé durant la campagne d'Emmanuel Macron, le "service sanitaire" obligatoire va concerner 47 000 étudiants en santé dès la rentrée 2018. Des expérimentations seront menées dès le mois de mars dans certaines villes-test et la réalisation de ce nouveau service sera désormais indispensable pour valider un cursus universitaire en santé.

Un service sanitaire pour 47 000 étudiants dès la rentrée 2018 Wavebreakmedia/iStock


  • Publié le 03.03.2018 à 15h43
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  • Mise à jour le 04.03.2018 à 15h27
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Comparé par Emmanuel Macron à "un décloisonnement" et à "une révolution culturelle" lors de son allocution du 6 janvier 2017 à Nevers, ce service sanitaire a été présenté ce lundi par le ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal et son homologue pour la Santé, Agnès Buzyn. Il s'agissait de la présentation du rapport du Pr Loïc Vaillant sur les modalités d'application de cette réforme, rapport commandé en octobre 2017 par la ministre de la santé.

Dès la rentrée 2018, 47 000 étudiants en santé (médecine, soins dentaires, maïeutique, pharmacie, infirmiers et kinésithérapie) accompliront des missions de prévention dans des écoles, des entreprises et autres lieux de vie. Le service sanitaire sera ensuite généralisé à toutes les formations en santé (orthophonie, ergothérapie...) dès la rentrée 2019, concernant ainsi à terme 50 000 étudiants par an. Il sera obligatoire pour l'obtention du diplôme, mais ne rallongera pas le cursus universitaire car il devra être intégré dans le cursus normal.

Déployé sur tout le territoire, le #ServiceSanitaire concernera tout type de public : écoles, collèges, entreprises, EHPAD...Il sera un élément constructif de notre politique d'accès aux soins sur tout le territoire.

26 février 2018

Les quatre grands thèmes de prévention

L’alimentation, l’activité physique, les addictions et la santé sexuelle seront les quatre actions de prévention principales des étudiants en service sanitaire. Selon les chiffres du gouvernement, 12% des jeunes de 17 ans consomment de l’alcool plusieurs fois par semaine, 66% des jeunes ont déclaré avoir bu de l’alcool au cours du mois écoulé en 2017 et 25% des jeunes de 17 ans fumaient quotidiennement cette même année.

"La prévention est une priorité de notre stratégie nationale de santé, souligne Agnès Buzyn. L’enjeu de demain, c’est comment préserver son capital santé. Nous formons aujourd’hui nos professionnels aux soins, ils doivent également être imprégnés de la culture de la prévention". Pour mémoire, l'état dépence plus de 15 milliards d'euros pour les maladies liées à l'alcool et plus de 26 milliards pour celles liées au tabagisme, toutes maladies évitables par une bonne politique de prévention.

Il existe 3 "points de vigilance" : Le service sanitaire ne doit surtout pas se substituer aux actions de préventions existantes mais les compléter. Il n'a pas non plus vocation à pallier des déficits de soins dans les déserts médicaux. Il ne doit pas être un prolongement de cursus mais doit en faire partie.

Le service santé en pratique

Ce service sanitaire va donc devoir être intégré dans les différents cursus universitaires, comme pour les stages. En médecine, le service sanitaire pourrait être proposé en troisième année, avant le début des stages hospitaliers. Pour les infirmières, ce serait en deuxième ou troisième année. Lors des études de pharmacie, ce serait plutôt en quatrième année...

Plusieurs possibilités de réalisation seront offertes selon le type d’étude et l'université si l'on en croit le rapport du Professeur Loïc Vaillant : il durera trois mois à mi-temps, six semaines à temps plein ou 60 demi-journées. La validation de ce service sanitaire est obligatoire pour l'obtention du diplôme via des crédits ECTS. Le service sanitaire ne sera pas rémunéré, mais les frais seront remboursés, a assuré Agnès Buzyn. "Cela ne coûtera rien aux étudiants. Si le lieu de stage est éloigné, les frais de transports seront pris en charge". D’après le rapport du Pr Vaillant, 6,75 millions d’euros seront nécessaires.

"Il se déroulera en trois étapes, explique Frédérique Vidal. Avec tout d’abord une période de formation, pour donner les outils nécessaires aux étudiants. Ensuite, ces derniers vont les déployer en situation, en menant une action de prévention. Enfin, ils effectueront une restitution dans le contexte académique". Chaque étudiant aura un référent auprès de qui faire cette évaluation.

Le service sanitaire veut innover en mêlant des étudiants des diverses filières dans des projets communs. L'objectif est ainsi de favoriser l'interprofessionnalité et l'interdisciplinarité en faisant collaborer des étudiants en médecine avec des étudiants infirmiers, kinésithérapeutes ou pharmaciens. Une méthode qui vise à essayer de décloisonner l’univers de la santé en France.

Une réforme à ne pas bâcler

Dès le mois de mars, des expérimentations seront lancées dans les « territoires précurseurs » : Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque, où des expérimentations ont déjà été mises en place par les facultés et les universités.

A partir de 2019, le dispositif doit être étendu à l'ensemble des filières en santé ce qui portera à plus de 50 000 par an le total des étudiants concernés.Mais il y a déjà quelques cafouillages. Nombre d'associations et de syndicats de ces spécialités de santé concernées n'ont pas été consultées, ce qui laisse augurer d'une démarche assez peu participative.

Contacté par l'AFP, le président de l’association nationale des étudiants en médecine (ANEMF), Yanis Merad, « salue un plan ambitieux » qui doit répondre au « manque de formation à la prévention » dont souffrent les étudiants en santé selon son syndicat. Mais il souligne la nécessité de ne pas « bâcler la réforme » et il assure qu’il « restera vigilant » quant au calendrier proposé et aux moyens alloués.



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