Des chercheurs du Lawson Health Research Institute, de la Western University et de l’ Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) ont découvert que les programmes spécialisés dans la prise en charge précoce des psychoses pouvaient considérablement réduire le taux de mortalité des patients.
L’étude, publiée dans l’American Journal of Psychiatry, s’est basée sur l’état de santé de patients psychotiques traités dans le cadre du programme Prevention and Early Intervention Program for Psychoses (PEPP) entre 1997 et 2013.
Des risques de mortalité divisés par quatre
« Un épisode psychotique se caractérise par des délires et des hallucinations, le plus souvent accompagnés par une désorganisation du comportement et de la pensée », explique Kelly Anderson, docteur et auteur de l’étude. « Nous avons prouvé qu’une prise en charge précoce de la psychose, c’est-à-dire dès l’apparition des premiers symptômes, a un rôle clef dans l’amélioration de l’état de santé des patients sur le long terme », poursuit-il.
Le PEPP administre un traitement intensif aux patients psychotiques durant les deux ou trois premières années de la maladie. Ces derniers ont par exemple rapidement leur premier rendez-vous chez un psychiatre et voient leur médecin 33,2% fois plus que les patients pris en charge dans d’autres services.
Résultats : moins d’hospitalisations involontaires, moins 8,7% de consultations aux urgences et surtout des risques de mortalité divisés par quatre ! Les taux d’hospitalisation sont en revanche plus élevés chez les patients pris en charge par le PEPP, ce que les chercheurs ne s’expliquent pas pour le moment.
Etendre les recherches
Des recherches antérieures ont montré que le taux de mortalité est au moins 24 fois plus élevé chez un patient psychotique au cours de la première année de la maladie que chez une personne en bonne santé. Une psychose déclenche notamment des comportements dangereux et des pulsions suicidaires.
« Les résultats de notre étude démontrent que le PEPP est efficace et donnent des pistes sur la manière dont on pourrait encore améliorer ce programme », conclut le docteur Kelly Anderson, qui espère bientôt pouvoir étendre ses recherches au-delà de Londres.