La mort subite ne survient pas forcement lors d’un effort
David Astori est mort dans son sommeil, à Udine, dans un hôtel. L’équipe de la Fiorentina, devait jouer dimanche un match du Championnat Italien aujourd’hui. A 31 ans, le capitaine de la Fiorentina comptait 14 sélections. La mort subite représente 8,5% des décès avant l’âge de 35 ans ; ce qui représente 2 décès pour 100 000 personnes de cet âge.
En cause, un affolement incontrôlable du cœur.
Il faudra attendre les résultats de l’autopsie de Davide, parce que plusieurs hypothèses peuvent être évoquées ; Mais la plus vraisemblable est l’occlusion d’une artère coronaire (les artères du cœur). Le cœur, n’étant plus alimenté en oxygène, provoque un affolement des contractions en quelques secondes, et sans un choc électrique provoqué par un défibrillateur, s’arrête faute de pouvoir juguler ce que l‘on appelle une « fibrillation ventriculaire », c’est-à-dire le battement anarchique des ventricules principales parties du cœur. La mort est alors immédiate
Un drame survenu 800 fois en France l’année dernière.
Une fois de plus la mort a frappé un jeune sportif en pleine santé… C’est malheureusement un événement tragique qui n’est pas rare, plusieurs centaines par an dans notre pays.
Tous les responsables de clubs redoutent ce drame que représente la mort subite du sportif qui ne survient pas, il faut le dire, que lors d’un effort violent… En effet l’occasion d’un effort parfois anodin, en tout cas disproportionné avec les conséquences – un individu en pleine santé s’écroule, raide mort. Et sans l’intervention immédiate de secours spécialisés, ou la présence d’esprit de secouristes rompus à la technique du massage cardiaque, les médecins n’arrivent pratiquement toujours que pour constater l’issue fatale. Car arrêté, le cœur ne repartira que grâce à une stimulation puissante. L’idéal est de disposer d’un défibrillateur automatique que l’on commence à voir dans les lieux publics y compris dans notre pays. C’ est le rêve de toutes les enceintes sportives. C’est déjà le cas aux Etats-Unis, où on le trouve dans presque tous les stades, ce le sera probablement vite en France.
Mais le drame ne frappe pas que dans les stades, ce peut être au détour d’un jogging en pleine campagne, sans témoins, donc sans filet ! Ou encore en pleine nuit comme cela vient de se produire pour Davide Astori. 1 décès sur 3 se produit pendant le sommeil !
C’est un événement très difficile à prévoir
Les Américains, qui ont sur ce sujet une réelle avance, se sont intéressés à la prévention. Ils ont publié les résultats d’une grande enquête sur l’examen attentif de dizaine d’athlètes décédés soit pendant, soit immédiatement après l’effort. A l’autopsie, qui est systématique, la plupart présentaient une petite malformation de leurs artères coronaires, ces artères qui alimentent notre cœur et sont responsables d’infarctus, d’affolement du rythme et d’arrêts cardiaques, lorsqu’elles se bouchent. Alors, les médecins américains ont fait une enquête très précise et en remontant dans l’histoire de ces sportifs, il se sont aperçus que si 50 % d’entre eux n’avaient jamais eu de manifestations préventives de cette malformation, l’autre moitié avait présenté des douleurs dans la poitrine et de petits évanouissements qui font immédiatement suspecter les troubles cardiaques.
Très logiquement, leurs médecins leur avaient prescrit des examens complémentaires : Electrocardiogramme et surveillance du cœur pendant une épreuve de pédalage sur un vélo, ce que l’on appelle l’épreuve d’effort. Or, tous ces examens étaient strictement normaux. L’étude conclue donc que devant tout symptôme suspect chez un sportif, il faut impérativement effectuer en plus de ces examens une échographie cardiaque. C’est le seul moyen simple pour mettre en évidence la malformation des coronaires. Et si cette malformation existe, alors l’arrêt de la compétition sera impératif et l’intervention chirurgicale immédiate pour offrir à ces condamnés potentiels une existence sportive normale.
Pourtant on conseille l’activité physique même aux cardiaques dans leur récupération !
En effet les dernières recommandations, nées de la progression des connaissances en cardiologie, viennent de changer complétement le dogme qui pendant des années avait condamné les cardiaques à l’immobilité. Par exemple, dans les maladies des artères coronaires, autrefois pratiquement aucun patient n’était apte à recevoir un certificat médical pour la pratique d’un sport en compétition. Aujourd’hui, un coronarien ayant subi une intervention qui consiste à dilater ses artères bouchées est autorisé, 6 mois plus tard, à pratiquer une activité physique normale. Les nouvelles recommandations ont identifié chaque type de sport pour chaque maladie cardiaque.
Une raison de plus d’apprendre la technique de massage cardiaque
En l’absence d’un défibrillateur, que l’on commence à trouver dans tous les lieux publics, le massage cardiaque externe peut faire repartir le cœur ou du moins poursuivre l’alimentation du cerveau en en attendant l’arrivée des secours et on se demande pourquoi un français sur 5, contre 2 Suédois sur trois par exemple, sont capables de les faire. Les endroits où l’on peut apprendre, Croix rouge ou Pompiers sont nombreux ; C’est un devoir civique tout en n’oubliant pas que 9 fois sur 10 c’est sur quelqu’un que l’on aime qu’on va devoir agir.
Une notion extrêmement importante : même si on n’ a jamais appris, il faut au moins appuyer très fort au milieu de la poitrine, avec les deux mains. Au rythme de la musique de Staying Alive des Bee Gees. Ne souriez pas ! c’est le rythme officiel défini par les cardiologues américains