Plus de la moitié des généralistes refuse aujourd’hui d’être médecin traitant de nouveaux patients. C’est le résultat d’une enquête menée par Le Généraliste auprès de 462 praticiens.
Plus précisément, 53% des répondants ont déclaré « refuser d’être le médecin traitant de nouveaux patients ». Les 7% de patients n’ayant actuellement pas de médecin traitant peinent donc à en trouver un, ce qui illustre les tensions démographiques de certains territoires où la génération des praticiens "Baby Boomers" prend sa retraite.
Jusqu'à 20% sans médecin traitant
10 000 des 50 000 habitants de Laval, dans la Mayenne, seraient par exemple sans médecin traitant. « A Nevers, des milliers de patients sont sans médecin traitant, c’est une catastrophe absolue », se désole par ailleurs le docteur Thierry Lemoine, interviewé par Le Généraliste. « Il ne faut laisser personne sans médecin traitant. On peut peut-être en prendre plus, si l’organisation et la coordination s’améliorent avec la délégation des tâches », analyse le directeur de l’Assurance maladie Nicolas Revel.
Mise en place de dérogations
Pour pallier le manque de médecins traitant, certains territoires mettent en place des dérogations. La CPAM de Bourgogne permet ainsi aux praticiens de Pontarlier de coter les consultations comme des urgences – 25 euros – pour permettre à leurs patients d’être remboursés comme s’ils étaient leur médecin traitant. Des solutions provisoires en attendant une réorganisation nécessaire des soins.