On dit toujours que le foie est le prince de l’organisme, car même détruit aux 3/4, il continue son travail comme si de rien n’était. C’est oublier un autre organe dont on parle peu, tout aussi essentiel, et qui assure une vie quasi normale, même lorsqu’il est détruit à 95 %. C’est le rein.
Et comme la nature nous a gratifié de 2 reins, on possède donc une centrale d’épuration du corps d’une telle performance que l’homme n’a jamais su la reproduire dans les stations d’épuration qu’il a pu construire.
Un rôle de filtration et d’épuration des toxines du sang
On réfléchit souvent à ce que représente le simple phénomène de la digestion et la fourniture en besoin d’énergie et de nutriment à toutes les cellules de notre corps. Après un passage assez rapide des aliments dans l’estomac, c’est au niveau de l’intestin que se produit le premier travail d’assimilation. C’est en effet là que les éléments énergétiques passent dans le sang.
Celui-ci ne se borne pas à les conduire partout où on en a besoin. Cette même circulation sanguine se charge, après avoir déposé les éléments essentiels dans les cellules, de reprendre les résidus du fonctionnement normal de ces mêmes cellules. Pour nettoyer ce sang, deux organes : le foie et, surtout, les 2 reins, dans lesquels rentre un sang chargé de déchets et qui repart totalement purifié.
Une centrale d'épuration du sang
Le rein ressemble à une centrale d’épuration ultra sophistiquée et microscopique. C'est par exemple au rein que revient le contrôle de l'acidité du sang. Une donnée bien entendu vitale... Le rein contrôle également la concentration en sodium et potassium, des éléments incontournables pour le fonctionnement normal de notre corps.
Le rein possède ainsi un système d’épuration du sang et son propre système de transport pour l’élimination des produits inutiles : c’est ce que l’on appelle l’urine. Il a aussi un système de réabsorption des substances indispensables à l’équilibre intérieur du corps.
Mais le travail ne s’arrête pas là. Il produit des substances essentielles et des hormones dont certaines servent à fabriquer des globules rouges, qui sont chargés de véhiculer l’oxygène dans le corps, et d’autres qui servent à réguler notre tension artérielle.
Préserver son rein
On comprend donc que, quand le rein ne va plus, rien ne va. C’est ce que l’on appelle l’insuffisance rénale. Car comme tous les organes, celui-ci n’aime ni l’hypertension, ni le diabète, ni le tabac, ni les anti-inflammatoires non-stéroïdiens....
Les maladies et les causes à l’origine d’une atteinte des reins sont extrêmement nombreuses, trop nombreuses pour les passer en détail mais il est nécessaire de se rappeler qu’il vaut mieux ne pas manger trop de protéines (0,7 mg par kilogramme de poids corporel et par jour) et qu’il faut boire régulièrement et de façon adaptée à la chaleur. Son service d'épuration nécessite, pour travailler correctement, d’éliminer un litre à un litre et demi d'urine par jour.
Avoir une insuffisance rénale
A la différence du foie, quand il est abîmé et que l’agression cesse, le rein ne repousse pas. Au-delà de 95% d’atteinte rénale, l'entassement des déchets dans le corps se traduit vite par dysfonctionnement et un coma gravissime. Avoir une insuffisance rénale grave, c’est donc avoir besoin d’un système d’épuration externe, plusieurs fois par semaine, en dialyse, ce que l’on appelait autrefois le « rein artificiel ».
Une méthode parfaitement au point, si ce n’est qu’elle est synonyme de plusieurs séances de dialyse par semaine et d’un bouleversement de la vie quotidienne. La dialyse est assez dure à supporter quand elle dure des années.
Intérêt de la greffe de rein
Dès que c’est possible, en particulier chez les personnes jeunes, on lui préfère la greffe. On ne remplace pas le rein malade, on le laisse en place mais on en amène un nouveau : c’est pour cette raison que les médecins appellent cela une « transplantation rénale ».
La transplantation rénale a été inventée en France. Elle est parfaitement au point, pas très difficile à réaliser et ne suscite que peu de rejets… seuls manquent les donneurs. Tout le problème est de trouver un rein compatible.
Le plus classique est de trouver un rein compatible chez quelqu’un qui vient de mourir et qui est un donneur. Mais l’organe étant double, il est également possible d’avoir recours à des donneurs vivants, en particulier dans la famille car proche au plan génétique.
Que peut-on faire pour préserver son rein ?
La première chose est bien sûr d’avoir un mode de vie sain, avec un régime alimentaire équilibré et pas trop riche en protéines (moins de 0,7 grammes par kilogramme de poids corporel et par jour en théorie) et surtout en sel (la limite supérieure recommandée de consommation de sel pour les adultes est de 6 g par jour). Ce dernier favorise l’hypertension artérielle, un des premiers facteurs de risque d’insuffisance rénale.
Il faut également éviter les apports trop importants en graisses pour éviter la surcharge pondérale et l’hypercholestérolémie. Il faut avoir des apports de liquides réguliers et adaptés à la température extérieure (il faut au moins avoir un litre et demi d’urines par jour) : si les urines deviennes trop foncées, c’est qu’elles sont trop concentrées et il faut boire plus d’eau. Il vaut mieux également ne pas fumer et se faire surveiller régulièrement la pression artérielle.
Enfin, il faut se méfier de certains médicaments comme les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (qui sont souvent contenus dans les antidouleurs comme l’ibuprofène) et les antiacides (les inhibiteurs de la pompe à proton, comme l’oméprazole, dont la consommation chronique est associée à une insuffisance rénale.
La Semaine du rein offre la possibilité de se tester gratuitement grâce à une bandelette urinaire. En cas d’anomalies détectées par la bandelette, le médecin traitant pourra prescrire un dosage sanguin de la créatinine afin d’évaluer la fonction rénale. Cette semaine vous rappelle que le don de rein est une option à toujours envisager.