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Bon à savoir

De plus en plus d’adolescents seraient dépressifs à cause des écrans

Par Mégane Fleury

Les adolescents sont de plus en plus sujets à la dépression depuis les années 2010. Une date clé qui coïncide avec l'augmentation exponentielle de l'utilisation des écrans (ordinateurs, tablettes, téléphones), des chercheurs américains établissent un lien entre les deux phénomènes. 

finwal/Istock

Perte d’appétit, sommeil perturbé, désintérêt pour certaines activités, les symptômes de la dépression sont divers. Celle-ci concerne aussi les plus jeunes, et de plus en plus d’après une étude publiée sur le site de Clinical Psychological Science.

Des chercheurs de l’université de San Diego montrent que la dépression augmente significativement chez les adolescents américains et cela pourrait être lié aux écrans. 

31% de suicides en plus

Entre 2010 et 2015, le nombre de tentatives de suicide chez les adolescents a augmenté de 23%, le nombre de suicides a bondi de 31%. 33% de jeunes ont déclaré se sentir inutile ou malheureux, des déclarations qui sont des symptômes de la dépression.

Les jeunes qui ont participé à cette étude venaient de tous les milieux sociaux, avaient des origines différentes et venaient de régions diverses des Etats-Unis. Pour les chercheurs et d’après leurs résultats, les symptômes dépressifs concernent tous les adolescents, quelque soit leur origine sociale, sans lien avec la crise économique de ces dernières années. 

Plus de smartphones sur la même période

Pour comprendre les causes de cette augmentation, les scientifiques se sont intéressés au temps passé devant les écrans. De fait, sur la même période, le taux de possession d’un smartphone a beaucoup augmenté dans cette population. Si en 2012, la moitié des adolescents avait un smartphone, ils étaient 73% en 2015.

Le risque suicidaire semble augmenter dès qu’une personne est connectée deux heures par jour. Les enfants et adolescents qui passent plus de cinq heures devant les écrans ont 71% de risque en plus d’être concerné par un facteur de risque de suicide, qu’il s’agisse de la dépression, des idées noires, de la préparation d’une tentative de suicide ou d’une tentative de suicide en elle-même.

Plusieurs facteurs de risque 

Evidemment, les réseaux sociaux font partie des sites consultés lors de ces longues périodes passées. Une autre étude, citée par les chercheurs, confirme le lien entre un usage trop important des réseaux sociaux et le risque dépressif. Paradoxalement en apparence, les adolescents qui passaient le plus de temps sur ces réseaux étaient les plus malheureux.

En séparant les participants en deux groupes, dont l’un n’a pas utilisé Facebook pendant une semaine, ce constat s’est confirmé. Ceux qui n’ont pas utilisé le réseau social mondial étaient moins déprimés à la fin de la semaine. Par ailleurs, les écrans augmentent le risque d’insomnie et de troubles du sommeil. Or le manque de sommeil est un facteur de risque important de la dépression.

En 2013, l’Académie des sciences a publié des recommandations à ce sujet. Elle conseille d’appliquer la règle des 3-6-9-12: avant 3 ans pas d’écran, entre 6 et 9 ans, deux heures maximum, et au-delà, pas plus de trois heures.