Un enfant sur 100 est atteint par l’autisme dans les pays développés, contre 5 enfants sur 10 000 avant les années 2000.
Pour les chercheurs, sa cause serait un trouble précoce dans le développement du cerveau notamment au moment de la formation des réseaux neuronaux et des connexions entre les cellules nerveuses. Mais plusieurs facteurs pourraient expliquer l’existence de ce trouble neurologique chez certains enfants.
Des chercheurs américains ont étudié l'impact d'une supplémentation en acides gras oméga-3 qui permettrait de réduire le risque de développer ce trouble. Issus du Nationwide Children's Hospital aux Etats-Unis, ces scientifiques ont prouvé que des compléments en acides gras permet de réduire les symptômes du trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez les prématurés.
Une étude comparative et prospective
31 enfants nés prématurément ont participé à l’étude. Pendant trois mois, la moitié d’entre eux a reçu des compléments alimentaires riches en acide gras, grâce à une combinaison d’oméga-3 et d’oméga-6. L’autre moitié des nouveaux-nés a reçu des placebos.
A la fin de l’essai, le groupe d’enfants à qui ont été administré les compléments alimentaires a une réduction des symptômes du trouble du spectre de l'autisme.
Le rôle des oméga-3 et oméga-6
L’oméga-3 est l’acide alpha-linoléique (ALA). Il s’agit d’un nutriment essentiel au bon fonctionnement de l’organisme car ce dernier est incapable de le fabriquer.
En dehors de leur effet favorable sur le système cardiovasculaire, les oméga-3 jouent aussi un rôle dans le développement du système nerveux et du cerveau. Ils réduiraient les processus inflammatoires et participeraient à la protection du système immunitaire.
Selon les recommandations nutritionnelles actuelles, pour les personnes sujettes aux maladies coronariennes,il est préconisé de consommer 800 à 1000 mg d’oméga-3 par jour, tandis que pour les personnes sans risque apparent 500 mg suffiraient.
Un résultat en rapport avec la lutte contre l'inflammation
Pour les scientifiques, ce résultat s’explique par le rôle des acides gras dans la réduction des inflammations. Si les troubles du spectre de l’autisme sont liés à une inflammation neurologique, comme cela est souvent admis, et si certains compléments alimentaires peuvent jouer sur ces inflammations, alors les troubles du spectre de l’autisme pourraient être diminués grâce à ceux-ci.
Les chercheurs demeurent prudents, il est nécessaire de réaliser une étude à plus grande échelle. « Nous avons trouvé des améliorations cliniques significatives des symptômes des troubles du spectre de l’autisme dans le groupe qui a reçu le traitement » , explique Sarah Keim, l’auteure principale de cette étude. « Nous devons toutefois faire une étude sur un groupe plus large pour mieux comprendre ces effets potentiels sur un groupe d'enfants plus large. ».
En France, 640 000 personnes sont concernées par l’autisme, dont 160 000 enfants.