A l’occasion de la 21e édition de la Journée Nationale de l’Audition, le jeudi 8 mars, l’association JNA, avec le concours de l’association France Acouphènes et de la Fondation Pour l’Audition, ont révélé les résultats d’une nouvelle enquête Ifop.
82% des personnes interrogées déclarent ainsi avoir déjà eu des difficultés à comprendre des conversations lorsqu’il y a du bruit environnant (un indicateur d'une éventuelle déficience auditive), ce résultat étant particulièrement élevé parmi les répondants de moins de 25 ans (92%) et les moins de 35 ans (86%).
— Association JNA (@jna_association) March 5, 2018
L’oreille demeure le parent pauvre du suivi de la santé en France : 2 Français sur 3 n’ont jamais fait contrôler leur audition. En particulier, 28% de la population concernée par les acouphènes, soit 14 à 17 millions de Français. Entre 2 à 4 millions de personnes en souffriraient de manière permanente.
Les bourdonnements sont les acouphènes
Autrefois, on appelait cela les bourdonnements d’oreilles. Aujourd’hui, le terme à la mode est celui d’acouphènes. Que ce soit des bourdonnements, des tintements, des sifflements ou des chuintements, les acouphènes gâchent la vie de millions de Français. Ceux qui ressentent une sensation anormale de bruit dans l’oreille parlent de souffrance.
Il y a dans les deux mots « sensation » et « souffrance » tout le résumé des acouphènes. Sensation, car si vous êtes à côté de quelqu’un qui se plaint d’acouphènes, vous n’entendrez rien de ce qu’il décrit. Souffrance car ces bruits deviennent une telle obsession que la vie professionnelle, sociale, et surtout le sommeil n’échappent pas au problème.
Contrairement à ce que l'on pense, les bourdonnements d'oreille ne touchent pas que les retraités. Avec les casques audio et la fréquentation des concerts de musique, l'assaut des décibels agresse autant, si ce n'est plus, les oreilles des adolescents, voire des enfants.
Une origine encore méconnue
Le médecin a essayé – mollement il faut bien le reconnaître – de comprendre l’origine d’une maladie dont les mécanismes sont inconnus. Si personne d’autre que le malade n’entend les acouphènes, c’est donc qu’ils proviennent de l’intérieur du corps. Alors certaines origines ont été retrouvées.
Si le bruit correspond au rythme de notre pouls, c’est que son origine est cardiovasculaire. Une hypertension artérielle, par exemple. Tout le monde, d’ailleurs, en se bouchant les oreilles peut entendre le sang circuler dans les artères du cou et ressentir le bruit sourd des battements cardiaques.
Même si on ne sait pas comment cela se passe, on s’est aperçu également qu’en cas d’anémie, il n’est pas rare de retrouver des acouphènes.
On sait aussi qu’un plombage dentaire peut faire l’effet d’une antenne et fournir des programmes radio clandestins, plutôt perturbants. Et là, le traitement efficace est évident. Mais, la plupart du temps, malgré des examens complémentaires nombreux, on ne retrouve rien.
Un nouveau dispositif anti-acouphènes
Reste donc à soulager et, si la médecine n’est pas brillante, c’est sans doute parce que l’acouphène, s’il est gênant n’est jamais grave en lui-même. Alors, la mauvaise habitude de la plupart des médecins consiste à proposer… de supporter une gêne, pourtant définie la plupart du temps comme insupportable.
Les médicaments marchent mal. Le recours au psychiatre, mal perçu est souvent inutile. Reste une méthode qui peut paraître un peu barbare. Combattre le bruit par le bruit. Musique le soir à l’endormissement ou, solution plus moderne, le masqueur d’acouphène. Il s’agit d’une prothèse que l’on se met dans l’oreille et qui produit un bruit plus agréable pour l’oreille que celui de l’acouphène. Les résultats sont, paraît-il, excellents.
L'hyperacousie est presque plus gênante
Le deuxième fait saillant de cette enquête est l'existence d'une hyperacousie chez 8% des personnes sondées. Là encore les jeunes sont également représentés. De l'aveu des personnes qui en souffrent, l'hyperacousie serait très invalidante pour leur vie professionnelle comme personnelle. Elle gênerait le sommeil bien sûr, mais aussi la vie de tous les jours et serait cause d'angoisse dans un nombre non négligeable de cas.
La fréquence de ces troubles auditifs, très probablement majorée par l'enquête de type déclarative, ne doit pas occulter la réalité du problème. Les Français prennent nettement moins soin de leurs oreilles alors que le bruit détruits les cellules nerveuses responsables de l'audition et qu'il n'est pas possible de les régénérer.
Il faut donc protéger ses oreilles au travail, comme dans les concerts de rock et ne pas pousser le volume de ses écouteurs au-delà de la limite autorisée. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à se faire contrôler.