D’après une étude d’Eurosurveillance, le vaccin contre la grippe 2017-2018 a eu une efficacité de 25 à 52% pour l’ensemble des personnes vaccinées, de 53% chez les enfants et de 36 à 40% chez celles qui ont 65 ans et plus.
En France, où l’épidémie régresse très lentement en raison des mauvaises conditions météorologiques les premières estimations confirment son efficacité chez les plus de 65 ans.
Une composition en partie probabiliste
Chaque année, le virus de la grippe change et plusieurs virus peuvent être en circulation en même temps, cette proportion pouvant même changer selon les pays.
Chaque année, les scientifiques doivent constituer un « petit cocktail » de souches vaccinales pour essayer de couvrir l’ensemble des virus en circulation et à même de déclencher des épidémies.
Cette composition du vaccin repose en partie sur des analyses de ce qui s’est passé dans l’hémisphère sud les 6 mois précédents (pendant l’hiver Austral) et sur de savant calcul probabilistes (c’est l’inverse bien sûr dans l’hémisphère sud).
Des vaccins trivalents ou quadrivalents
Les vaccins de la campagne 2017-2018 dans l’hémisphère nord étaient dirigés contre les virus A/Michigan/45/2015 (H1N1)pdm09, A/Hong Kong/4801/2014 (H3N2) et B/Brisbane/60/2008 (lignée B/Victoria) pour les « trivalents ».
Les vaccins « quadrivalents » étaient dirigés en plus contre le virus B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata).
Une efficacité variable selon les souches
En pratique, l’efficacité estimée du vaccin a été de 68% contre le H1N1 et 36 à 54% contre les virus B si on les considère tous ensemble.
Pour le virus A(H3N2), le vaccin ne s’est pas révélé efficace dans l’ensemble de la population.
En France cette efficacité a été déterminée à partir des prélèvements hospitaliers ainsi que des prélèvements en ville. L’efficacité vaccinale chez les personnes de 65 ans et plus est estimée actuellement à 57% en milieu ambulatoire quel que soit le virus d’après les réseaux Sentinelles.
Des différences dans le temps et selon les pays
Pour les pays Européens, Eurosurveillance rapporte que 33% des grippes auraient été dues à un virus A et 41% à un virus B, la majorité de infections (50%) étaient dues à un virus A(H1N1) (contre 7% pour le A(H3N2)) ou B de la lignée Yamagata (38%).
En France, après une nette prédominance du virus 1(H1N1) en début d’épidémie, c’est le virus B qui prédomine depuis février.
Au final, les auteurs de l’étude ont estimé que l’efficacité du vaccin 2017-2018 pour l’hémisphère nord a été bonne à modérée pour le virus A(H1N1), modérée pour le virus B et faible pour le virus A(H3N2). Donc plutôt un bon crû, mais peut mieux faire pour le virus A(H3N2).
La vaccination reste la meilleure protection contre la grippe et surtout, contre les complications et les hospitalisations liées à la grippe.