Pourquoi notre cerveau vieillit-il, et est-il possible de l’en empêcher ? C’est ce qu’on voulu découvrir avec succès des chercheurs de l'Institut Babraham de Cambridge, au Royaume-Uni, et leurs collègues de l'Université Sapienza de Rome, en Italie.
Au fil du temps, les neurones et les cellules du cerveau se détériorent, meurent et sont remplacés par de nouveaux neurones et de nouvelles cellules. Ce processus est facilité par un type bien précis de cellules souches neurales, appelées NSPCs (Neural Stem/Progenitor Cells), qui deviennent de moins en moins fonctionnelles à mesure que les années passent, amenant le cerveau à produire de moins en moins de neurones.
Changements génétiques
En partant de ces connaissances, les chercheurs Giuseppe Lupo, Emanuele Cacci et Peter Rugg-Gunn ont cherché à savoir quels étaient les changements moléculaires responsables de l’altération des cellules souches NSPCs.
Pour ce faire, ils ont comparé les changements génétiques survenant dans les NSPCs de souris âgées (18 mois) et se souris jeunes (3 mois). Leur étude, publiée dans la revue Aging Cell, a d’abord isolé 250 gènes dont le comportement changeait au fur et mesure que les souris vieillissaient. Puis ils ont isolé le gène Dbx2, dont l’activité augmentait avec le temps.
Importance du gène Dbx2
Ils ont ensuite prouvé que stimuler l’activité du gène Dbx2 empêchait les jeunes NSPCs de croître ou de proliférer, démontrant ainsi que l'activité du gène Dbx2 pouvait expliquer le vieillissement cérébral, du moins chez les souris. « Les gènes et les régulateurs de gènes que nous avons identifiés sont corrompus dans les cellules souches neurales de souris plus âgées », explique ainsi le chercheur Giuseppe Lupo, avant de poursuivre : « en étudiant le gène Dbx2, nous avons montré que ses changements peuvent contribuer au vieillissement du cerveau en ralentissant la croissance des cellules souches neurales et en stimulant l'activité d'autres gènes associés à l'âge. »
Processus de vieillissement
« Nous avons réussi à accélérer certaines parties du processus de vieillissement dans les cellules souches neurales », enchaîne Emanuele Cacci. Le chercheur Peter Rugg-Gunn espère quand à lui que ces résultats conduiront un jour à l’inversion du processus de vieillissement du cerveau humain, ou du moins à son ralentissement, rappelant que le fardeau sociétal et sanitaire des maladies neurodégénératives est énorme à ce jour. « A terme, nous espérons pouvoir permettre aux êtres humains de rester alertes mentalement même lorsqu’ils prennent de l’âge », conclut-il.