L’adolescence est l’âge des premières expériences et des premiers flirts avec l’illégalité: alcool, tabac ou encore cannabis. Une récente enquête de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFTD) a montré que la consommation des adolescents avait diminué par rapport à l’an 2000. Le cannabis est incriminé depuis plusieurs années dans le déclenchement de la schizophrénie, mais les études sont contradictoires et il est surtout considéré comme un marqueur du risque : les adolescents au stade précoce de la maladie feraient en quelque sorte une "auto-médication".
Partant du principe que les adolescents fument aussi des cigarettes, des chercheurs britanniques ont comparé les effets des cigarettes par rapport ceux du cannabis vis-à-vis de la santé psychiatrique ultérieure de ces jeunes de 14 à 17 ans. Ils ont cherché à différencier les effets de 2 addictions, le tabac et le cannabis, sur le risque de schizophrénie chez des adolescents. Les résultats sont publiés dans la revue JAMA Psychiatry.
Cannabis et tabac, même combat ?
Identifier individuellement les effets de ces 2 addictions est compliqué puisqu'elles sont souvent associées. De plus, ceux qui fument des joints mélangent souvent le cannabis avec le tabac. Même lorsque ces derniers ne se considèrent pas comme des fumeurs de cigarettes. 3328 adolescents ont participé à cette étude. Ils ont répondu à un questionnaire qui sert à déterminer si une personne a vécu des expériences psychotiques comme des hallucinations ou des délires.
Premier constat : l’usage précoce du cannabis et du tabac est associé à des expériences psychotiques dans les années qui suivent. Plus les jeunes commencent tôt, plus le risque est grand. Ainsi, les jeunes qui ont commencé à fumer tôt des cigarettes avaient plus de risques de subir une expérience psychotique que ceux qui ont commencé à fumer tard.
Le cannabis est plus dangereux
Mais en ce qui concerne un usage exclusif du tabac, les risques sont moins importants et plus difficile à prouver. Alors que le cannabis, lui, a des conséquences dans tous les cas, qu'il soit associé ou non à un tabagisme.
Son impact est d’abord neurologique, il touche deux zones du cerveau. Le précunéus, région cérébrale impliquée dans la vigilance et la conscience de soi, et l’hippocampe, qui concerne la mémorisation et l’apprentissage.
Mais aussi psychiatrique, avec un risque accru de dépression. Chez les personnes atteinte d’une vulnérabilité génétique, il peut aussi entrainer des cas de schizophrénie.
Chose que les chercheurs ne sont pas parvenus à prouver dans leur étude concernant la consommation de cigarettes.