L’OMS estime que 360 millions de personnes dont 32 millions d’enfants souffrent de déficience auditive. Les causes sont généralement une malformation congénitale, des infections, l’exposition à certains médicaments ou à un bruit excessif.
Actuellement aucun traitement n’existe pour prévenir ou traiter la perte auditive, d’où la pertinence de la découverte que l'inhibition de CDK2 prévient la perte des cellules de l’oreille interne en cas de bruit excessif. Les résultats de l’étude sur cette découverte ont été publiés dans le Journal of Experimental Medicine le 7 mars 2018.
Un protecteur même contre le cisplatine
Les chercheurs ont analysé la capacité de 4 000 médicaments à protéger les cellules auditives de l'oreille interne (les cellules cochléaires) contre le cisplatine, médicament anticancéreux connu pour entraîner une perte auditive irréversible chez 70% des patients.
En pratique les chercheurs ont constaté qu’injecter de la kenpaullone dans l’oreille moyenne protège l’ouïe des souris jusqu’à 100 décibels. L’inhibiteur de CDK2 empêche la mort cellulaire induite par le cisplatine dans les cellules cochléaires et peut avoir un effet sur le renouvellement et la prolifération des fibrocytes dans le ligament spiral.
CDK2 : un mécanisme protecteur mal compris
En revanche les chercheurs ne parviennent pas à comprendre les mécanismes de protection sous-jacents à l’inhibition de la CDK2 pour les lésions induites par le bruit et le cisplatine.
Administrée localement dans l’oreille moyenne via la membrane trans-tympanique, cet inhibiteur possède un fort potentiel thérapeutique de par sa toxicité minimale qui pourrait être optimisé par une galénique sous forme d’hydrogels par exemple.
En pratique clinique, cette découverte pourrait entrainer des modifications de schémas thérapeutiques établis pour la traitement de la perte d'audition due au bruit.