Les anglo-saxons sont les adeptes du "snacking" permanent. Alors qu'un des aspects du « French paradox », c’est une alimentation équilibrée et surtout répartie en 3 repas, sans grignotage, ni « snacking », goûter ou autre « en-cas ».
Mais, cette conduite alimentaire pernicieuse serait en train de devenir une habitude, selon une étude du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), sur plus de 1100 personnes et dévoilée par nos confrère du Parisien.
Ce sont 38% des français qui « reconnaissent consommer au moins un hors-repas tous les jours ou presque » (et 35%, deux à 3 fois par semaine). De plus, c’est une habitude en augmentation puisque ce chiffre était de 20 à 30% auparavant, selon plusieurs études. Contrairement aux anglo-saxons qui « snackent » toute la journée, les français gardent leur 3 repas principaux par jour, mais ils grignotent en plus.
Les Français de plus en plus adeptes du grignotage : "Le risque, c'est de déstructurer les repas"
— Allodocteurs (@Allodocteurs) March 12, 2018
Dr @BORYSJeanMichel, nutritionniste endocrinologue, dans Le magazine de la santé. #santef5 pic.twitter.com/OP84SUPJ5f
Un grignotage permanent
Ces nouvelles habitudes s’étalent tout au long de la journée, avec un café dès le milieu de la matinée, entre 10h00 et 11h00, une boisson chaude type café qui s’accompagne de céréales, de biscuits sucrés, de fruits, voire de chips. Le « goûter » de l’après-midi est encore plus fréquent (43%) et semble surtout sucré (céréales, biscuits, chocolat) avec une boisson chaude. Et on embraye sur un « apéro dinatoire », surtout le week-end. Parfois aussi une petite boisson avant d’aller se coucher avec un « petit » chocolat.
Les Français de plus en plus adeptes du grignotage : "Quitte à grignoter des choses sucrées, il vaut mieux le faire l'après-midi" Dr @BORYSJeanMichel, nutritionniste endocrinologue. #santef5 pic.twitter.com/4KfeaJooJg
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Des comportements qui multiplient les prises de calories et surtout qui dérèglent le fonctionnement du centre de la faim dans le cerveau et la digestion. Ce snacking est en particulier très mauvais pour notre flore intestinale, le « microbiote intestinal », dont la composition se modifie en cas de « snacking » anti-diététique et en cas d’obésité.
Le grignotage est mauvais pour le poids
Plus aucun pays, même les plus pauvres, n’échappe à l’obésité. Les explications sont multiples mais dans les pays industrialisés, le grignotage est un des principaux facteurs d’obésité.
Si on veut perdre du poids, il faut bien sûr manger moins... mais surtout, il faut continuer à manger varié ! Tous ceux qui prétendent le contraire mentent. C’est le drame de quelques régimes dramatiques qui conseillent la consommation à volonté d’une seule catégorie d’aliments. Cela ouvre la porte à des carences et surtout au régime « yo-yo » : je perds un peu et je reprends beaucoup.
Deuxième règle absolue le moyen le plus simple, pour être certain de diminuer les apports, est d’interdire, de façon absolue, le grignotage… C’est un fait de notre société : tous ceux qui sont en surpoids grignotent. Devant la télévision, en réponse à la sollicitation de la publicité ou des enseignes de fast-foods. Dès le retour à la maison, avant de s’écrouler devant l’écran, ou entre deux programmes, la visite au réfrigérateur est le premier réflexe des « gros » … Le plus souvent, debout et à une vitesse impressionnante.
Alimentation : on grignote de plus en plus, et du matin au soir >> https://t.co/ucaFXESigi pic.twitter.com/jzWVpIrSDU
— Le Parisien Infog (@LeParisienInfog) March 11, 2018
Arrêter le grignotage et manger à heure fixe
Pour perdre du poids, on doit prendre ses repas plutôt à heures fixes, mais on peut prendre 4, voire même 5 repas ! Selon une étude portant sur 46 000 enfants finlandais, des chercheurs ont constaté que faire « trois repas plus deux collations par jour » pouvait réduire le risque chez les enfants à risque.
Malheureusement, les industriels de l’agroalimentaire ont vite compris l’enjeu économique colossal que représentait le grignotage. Ce marché du « cinquième repas permanent ». Mettre à la disposition des grignoteurs des aliments, d’accès et de consommation faciles, répondant si possible à notre goût inné du sucré et à ce qui donne du goût à nos aliments, la graisse.
Grasses et sucrées, vous reconnaîtrez les barres chocolatées, pâtes de fruits, micro charcuteries que proposent toutes les grandes surfaces en linéaires monstrueux. Ces produits sont sous l’influence de la mode ; ce qui les rend redoutables et difficiles à combattre.
Attention à la publicité TV
Un autre facteur qui entre en ligne de compte, la tentation et son arme majeure : la pub télé, quasiment une incitation permanente au grignotage... Surtout chez l’enfant, en déclenchant un signal de faim anormal, c’est-à-dire en dehors du rythme habituel de prise d’aliments. Sensation de faim, fringale, grignotage : le cercle vicieux s’installe. C’est, avec l’inactivité, la principale explication de l’épidémie d’obésité, en particulier infantile, qui sévit aux Etats-Unis
Lorsque l’on s’aperçoit que le grignotage est trop fréquent, il faut organiser ce que l’appelle une « collation ». C’est psychologiquement très important, parce qu’on organise alors un vrai repas, ce qui est beaucoup moins culpabilisant.
Plus on attend plus on mange
En France, la collation à l'école a pratiquement disparu. Pourtant, cette étude ne remet pas vraiment en cause la stratégie adoptée. En effet, si depuis 2004, la collation n'est plus obligatoire dans les établissements scolaires, les instructions données n'étaient pas la suppression pure et simple de ce petit casse-croûte. En revanche, les écoles qui décident de la maintenir doivent la proposer aux élèves dès leur arrivée à l'école maternelle ou élémentaire et, dans tous les cas, au minimum deux heures avant le déjeuner. Avec le moins de sucre ou de matières grasses possible.
Si l’on a faim brutalement, il faut aller manger quelque chose tout de suite, parce que c’est une compulsion alimentaire qui a déjà une certaine gravité. Quand on est à ce stade, il ne faut pas attendre, parce que plus on attend, plus on mange ! Donc, si l’on a des fringales, il faut prévoir une collation avec un aliment diététique (pain ou fromage blanc), mais il ne faut pas grignoter, et surtout pas des chips ou des barres chocolatées.