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Troubles du sommeil

Alzheimer : la "grosse" sieste est plutôt mauvaise chez les plus de 70 ans

Par Camille Boivigny

Chez les personnes âgées ne souffrant pas de démence, une somnolence excessive pendant la journée serait associée à l'accumulation accrue d’une protéine cérébrale amyloïde, marqueur de la maladie d’Alzheimer. En traitant les personnes atteintes de somnolence diurne excessive, on pourrait peut-être prévenir le développement éventuel de la démence.

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Des chercheurs américains de la Mayo Clinic ont mis en évidence l’association entre une somnolence diurne excessive (la "grosse" sieste) et l’accumulation de la protéine β amyloïde dans le cerveau, un biomarqueur de la maladie d’Alzheimer.

En identifiant de manière précoce les personnes atteintes de somnolence diurne excessive, on pourrait ainsi proposer à temps un traitement, réduire la progression de l’amylose cérébrale et prévenir le développement éventuel de la démence. Leurs résultats sont publiés dans le JAMA du 12 mars 2018.

Vieillissement et somnolence

Le vieillissement est généralement associé à une somnolence diurne excessive, elle-même liée au déclin cognitif chez les personnes âgées. Ce type de somnolence est défini comme une difficulté à maintenir l’éveil désiré ou comme une plainte d’une quantité excessive de sommeil.

Plusieurs études ont d’ores et déjà montré une association entre somnolence diurne excessive et risque accru de démence, et plus particulièrement l’association entre somnolence diurne excessive et amincissement cortical prononcé dans les régions sensibles à l’âge, ce qui suggère un vieillissement accéléré du cerveau.

Somnolence diurne excessive et maladie d'Alzheimer

En pratique, l’accumulation de la protéine β amyloïde survient assez tôt dans les stades précliniques de la maladie d’Alzheimer. Or, le sommeil peut favoriser son élimination et, à l’inverse, un sommeil perturbé peut contribuer à son accumulation tout en participant à l’augmentation de l’activité synaptique cérébrale concourant à l’accumulation de protéine β amyloïde.

Un cercle vicieux que l’on pourrait enrayer selon les chercheurs américains. Ces derniers ont constaté dans une étude observationnelle conduite entre 2009 et 2016 chez 283 personnes âgées de plus de 70 ans et ne souffrant pas de démence, qu’une somnolence diurne excessive s’associait à une accumulation accrue de protéine β amyloïde dans les régions sensibles du cerveau : le gyrus cingulaire et le précunéus. Après avoir exlu une apnée du sommeil, qui peut être une facteur de somnolence excessive.

Prévenir la démence

Il résulte de ces observations que les personnes atteintes de somnolence excessive diurne sont plus vulnérables aux modifications du cerveau survenant dans la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs comptent s’atteler à de nouveaux travaux afin de déterminer si la somnolence excessive diurne est un marqueur clinique d’une plus grande instabilité du sommeil, de la surcharge synaptique ou de la neurodégénérescence des centres promoteurs de l’éveil.

En identifiant précocement les personnes atteintes de somnolence diurne excessive on pourrait traiter leurs troubles du sommeil sous-jacents et éviter ainsi le développement de l’amylose cérébrale.

Jeunesse qui veille et vieillesse qui dort sont toutes deux...