Selon les chiffres de la Cnam relayés par La Dépêche, les frais d’arrêts maladie ont coûté 10,3 milliards d’euros à la Sécurité sociale en 2017, soit une augmentation de 5,2% par rapport à l’année précédente. Un tiers des travailleurs français ont ainsi arrêté leur activité professionnelle en 2017 pour des raisons de santé.
Dans le détail, les remboursements des soins de généralistes ont augmenté de 3,2% au cours des dix premiers mois de 2017 et ceux des soins spécialisés de 3,2%. L’Assurance maladie notait déjà une augmentation de +2% des déclarations en 2016.
Dix ans d'augmentation
Si les flambées épidémiques comme celles de la gastro-entérite et de la grippe conduisent parfois à une forte augmentation conjoncturelle des frais d’arrêts maladie (+8% en janvier 2018), la France connaît un accroissement continu des frais d'arrêts maladie depuis dix ans.
"Comme pour toutes les augmentations de dépenses de santé, il y a une part légitime, évidente, qui correspond à un vrai besoin pour les pathologies lourdes", analyse dans Midi Libre Claude Humbert, directeur de la Caisse primaire de l'Hérault, avant de détailler les causes structurelles d’un problème haut combien complexe. Augmentation du départ de l’âge à la retraite, dégradation générale des conditions de travail (précarisation, conflits hiérarchiques, pression, augmentation des temps de trajet), baisse du nombre de chômeurs…
Lombalgies, troubles musculo-squelettiques et troubles psycho-sociaux
"Depuis quelques années, on observe une augmentation de pathologies pouvant avoir une origine professionnelle, notamment les lombalgies, les troubles musculo-squelettiques et les troubles psycho-sociaux. On relève également des écarts importants en termes de taux d’absentéisme entre des entreprises appartenant au même secteur d’activité", explique ainsi la Cnam dans un récent communiqué, avant de détailler sa volonté d’engager un dialogue avec les entreprises déclarant un nombre d’arrêts maladie anormalement élevés pour les inciter à mettre en œuvre des actions de prévention et à réduire certains facteurs de risque liés au travail.
La Cnam établissait en 2016 que 70 % des indemnités journalières étaient liées au risque accidents du travail, 20 % au risque accidents de trajet et 10 % au risque maladies professionnelles.