Contrairement à ce que l'on croit, la pollution ne vient pas forcément de l'extérieur. 59 substances présentes dans les tapis et les moquettes vendus au sein de l’Union Européenne viennent d’être identifiées comme dangereuses pour la santé. Selon une nouvelle étude du groupe Anthesis, publiée par l’European Public Health Alliance (EPHA) et l’Health and Environment Alliance (HEAL), elles pourraient être à l’origine de cancers, de troubles du développement, de troubles neurologiques, d’asthme et de problèmes de fertilité.
Retardateurs de flammes et métaux lourds
Plus précisément, des phtalates, des biocides, des retardateurs de flammes et même des métaux lourds (plomb, mercure) ont été retrouvés dans le panel de tapis et moquettes analysés. Seules 10 des 59 substances toxiques identifiées sont actuellement répertoriées par l’Union Européenne (UE) comme étant des substances extrêmement nocives. Quatre d'entre elles sont formellement interdites sur le marché.
"Les moquettes, présentes dans de nombreux environnements intérieurs, ne devraient pas exposer des populations, a fortiori des bébés et jeunes enfants qui passent beaucoup de temps sur le sol, à des substances toxiques. La réglementation doit être renforcée, afin d’améliorer à long terme la qualité de l’air intérieur et réduire les expositions néfastes pour la santé", recommande sur Medisite Véronique Moreira, présidente de WECF France, un regroupement de 150 organisations féminines pour la santé et l'environnement.
Jeunes enfants et nourrissons
L’intoxication, qui menace surtout les femmes enceintes, les jeunes enfants, les nourrissons et tous ceux qui travaillent dans l’industrie des tapis et des moquettes, peut se faire via l’inhalation ou l’ingestion de poussières. Le contact direct des substances toxiques avec la peau et les yeux peut aussi s’avérer très néfaste pour la santé.
L’étude précise en outre que les substances toxiques retrouvées dans le panel de tapis et moquettes étudiés peuvent avoir un impact néfaste sur la santé des dizaines d’années après l’intoxication. Les 59 substances chimiques répertoriées peuvent aussi se retrouver dans d’autres produits via les processus de recyclage.
L’étude recommande donc aux Etats membres de l’Union européennes et aux fabricants de tapis et de moquette de mieux protéger la santé des citoyens européens, notamment en renforçant la législation en vigueur.