Une nouvelle étude suédoise révèle qu'une bonne forme physique et une bonne condition cardiovasculaire à la cinquantaine pourrait sérieusement réduire le risque de démence chez les femmes. Les résultats de cette étude, publiée dans la revue Neurology, le 14 mars 2018, indiquent une réduction du risque de 88%.
Le terme de démence englobe un panel de maladies vasculaires et neurodégénératives caractérisées par une perte de mémoire progressive accompagnés d’autres troubles cognitifs. L’ensemble de ces pathologies touchent environ 50 millions de personnes dans le monde selon l’OMS.
On sait déjà que de nombreux facteurs de risque sont liés au mode de vie, d’où l’établissement de règles hygiéno-diététiques à vocation préventive.
Un suivi prolongé
Des chercheurs de l’Université suédoise de Göteborg ont voulu aller plus loin et ont réalisé un suivi d’une durée de 44 ans sur 191 femmes âgées au départ de 50 ans en moyenne afin d’analyser un lien potentiel entre une bonne forme physique et le développement ultérieur d’une démence.
Ils ont tout d’abord évalué la capacité cardiovasculaire maximale de chacune des participantes, c’est-à-dire la « capacité maximale du système cardiovasculaire à fournir de l’oxygène au muscle squelettique et celle du muscle pour extraire l’oxygène du sang ».
The link between midlife high cardiovascular fitness and #dementia risk in women: https://t.co/NjzsuZUYHP
— Neurology Today (@NeurologyToday) March 15, 2018
The 9 modifiable risk factors linked to 35 percent of dementia cases: https://t.co/XYK591NMve
Forme physique et développement de démence
Durant la période du suivi, on a recherché une démence à 6 reprises (1974, 1980, 1992, 2000, 2005 et 2009) chez ces participantes et 44 d’entre elles en ont développé une.
Parmi celles qui étaient considérées comme étant en meilleure forme physique, 5% ont été diagnostiquées avec une démence. En revanche, 25% des participantes modérément en forme et 32% des femmes ayant un faible niveau de forme physique ont développé une démence.
En outre, parmi les femmes contraintes de cesser la pratique d’exercice physique en raison de problèmes cardiovasculaires, 45% ont développé une démence.
En pratique, les femmes qui ont une bonne forme physique ont un risque de démence réduit de 88% par rapport à celles qui sont modérément en forme. Par ailleurs l’apparition de démence chez les femmes en bonne forme physique est retardée de 11 ans en moyenne.
Santé cardiovasculaire et démence
L’auteur principal de l’étude, Helena Hörder, explique que « Cela indique que des atteintes cardiovasculaires peuvent se produire dans la cinquantaine et pourraient augmenter le risque ultérieur de démence. L’amélioration de la forme cardiovasculaire chez les personnes d’âge moyen pourrait retarder voire même empêcher le développement d’une démence. »
Ainsi, une bonne forme physique constitue un facteur de protection envers la démence. Les mécanismes impliqués dans la façon dont la forme physique réduirait le risque de démence seraient plutôt indirects à travers un impact sur l’hypertension, l’hypercholestérolémie, l’obésité, certains diabètes… des maladies ayant un impact sur le cerveau (structures neuronales, synthèse de neurotransmetteurs et de facteurs de croissance).
Cette découverte offre de nouvelles perspective quant à une stratégie d’atténuation ou de prévention de la démence.