Les chercheurs du London Imperial College ont ré-analysé les données d’un essai clinique dont les résultats sont parus en 2017.
Leurs nouveaux résultats, publiés dans la revue Menopause révèlent qu’un nouveau médicament expérimental améliore les bouffées de chaleur, le sommeil et la concentration de manière significative au cours de seulement 3 jours de traitement.
Les antagonistes NK3R
Le médicament expérimental, intitulé « MLE4901 » réduit significativement le nombre total moyen de bouffées vasomotrices ainsi que leur sévérité. Cependant des effets secondaires touchent la fonction du foie.
C’est pourquoi deux médicaments analogues (des antagonistes NK3R bloquant la neurokinine B – « NKB ») font l’objet d’essais de plus grande ampleur.
Randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, l’essai original impliquait 37 femmes ménopausées âgées de 40 à 62 ans.
Une alternative au traitement substitutif hormonal
En pratique, la neurokinine a de nombreuses cibles d’action au sein du cerveau, d’où le potentiel prometteur de cette nouvelle classe médicamenteuse qui améliore véritablement différents symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur, la difficulté à dormir et la prise de poids.
Par ailleurs cette nouvelle classe médicamenteuse offre une alternative au traitement hormonal substitutif contenant des œstrogènes pouvant potentiellement augmenter le risque de cancer du sein ou celui de formation de caillots sanguins.
3 effets bénéfiques
Globalement, 70% des femmes ménopausées éprouvent des symptômes vasomoteurs, que 10% décrivent comme intolérables. Les participantes de l’essai indiquent ressentir une amélioration similaire des bouffées de chaleur diurnes comme nocturnes.
Sommeil et concentration sont selon elles également optimisés. Cela peut s’expliquer grâce à des recherches antérieures montrant que des neurones impliqués dans le cycle sommeil-éveil expriment NK3R.
Vers un changement de pratiques ?
L’objectif des chercheurs est désormais de comprendre le profil spécifique des antagonistes NK3R tant sur les symptômes que sur la rapidité d’action car ils ont remarqué que chez le rat ces molécules diminuent l’hypertension ainsi que la fréquence cardiaque. Pour le moment ils poursuivent leur essai afin d’évaluer l’efficacité, la sécurité et le dosage optimal d’un futur traitement thérapeutique.
S’appuyant sur de bonnes données d’innocuité à long terme, la nouvelle approche qu’ils proposent pourrait faire évoluer la pratique en termes de prise en charge des bouffées de chaleur dues à la ménopause.