Deux ans après le retour sur la terre ferme de l'astronaute américain Scott Kelly qui a passé 340 jours en orbite, la NASA poursuit les recherches sur les modification génétiques. Car Scott Kelly a un frère jumeau, Mark. Également astronaute, Mark a passé seulement 54 jours dans l'espace, soit beaucoup moins que Scott. Depuis mars 2016, les deux frères font l'objet d'une étude inédite qui consiste à comparer leurs ADN.
Le 31 janvier 2018, la NASA a publié un communiqué dans lequel elle indiquait brièvement que l'ADN de Scott avait été modifié d'environ 7%, comparé à son frère Mark. Mais cette information a été mal interprétée. En réalité, ce ne sont pas les gènes de Scott qui ont changé, mais plutôt l'expression de ces derniers, explique l'agence spatiale, qui a modifié sa publication le 15 mars.
Des changements "très minimes"
"L'ADN de Scott n'a pas fondamentalement changé. Les chercheurs n'ont fait qu'observer des changements de l'expression génique, la façon dont votre corps réagit à votre environnement. Ceci est susceptible de ce produire pour les humains dans le cadre du stress, de l'alpinisme ou de la plongée sous-marine», développent les scientifiques de l'agence spatiale, qui indiquent que ce changement d'expression est "très minime".
En menant une étude plus approfondie l'ADN de ces jumeaux, les chercheurs de la NASA ont trouvé plusieurs paramètres génétiques chez Scott, qui ne se retrouvaient pas chez son frère Mark. "Certains étaient temporaires et ne semblaient se produire que lorsqu'il était dans l'espace, tandis que d'autres duraient plus longtemps", indiquent-ils.
Peu de temps après son retour sur Terre, Scott mesurait par exemple quelques centimètres de plus que Mark. Mais ce phénomène, qui s'est révélé temporaire, était dû à un étirement de sa colonne vertébrale provoqué par une exposition à un environnement sans gravité, et n'avait donc aucun lien avec ses gènes.
Mieux comprendre les effets de l’environnement sur l’organisme humain
La médecine spatiale n'a pas attendu 2017 pour se pencher sur les modifications induites par les vols et séjours spatiaux. Mais si ces résultats suscitent autant d'intérêt c'est qu'il s'agit des premiers, dans ce domaine de recherche, obtenus sur des jumeaux. Les jumeaux ont de tout temps fasciné chercheurs et médecins.
Pouvoir étudier des êtres humains en tous points identiques, jusque dans les moindres bases de leur ADN, est en effet plus que précieux. Les travaux menés sur les jumeaux permettent ainsi de mieux comprendre les effets de l’environnement sur l’organisme humain.
"Nous sommes au début de notre compréhension de la façon dont les vols spatiaux affectent le niveau moléculaire du corps humain", estiment les scientifiques La NASA et les autres chercheurs qui collaborent à ces études. Ces derniers devraient annoncer des résultats plus complets sur les études des jumeaux Kelly cet été.