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Congrès de la Société européenne de cardiologie

Mort subite du nourrisson : les frères et soeurs seraient également menacés

Par Chloé Savellon

Les frères et soeurs des victimes du syndrome de mort subite de nourrisson ont 4 fois de plus de risques de mourir dans les mêmes circonstances que leurs aînés, d'après une étude présentée ce lundi 19 mars au congrès annuel de la Société européenne de cardiologie. 

Liudmila_Fadzeyeva

Les frères et soeurs des victimes de la mort subite du nourrisson présentent quatre fois plus de risques de mourir dans les mêmes circonstances. Voici les résultats d'une étude réalisée sur 2,5 millions de nourrissons présentée ce lundi 19 mars à l'EHRA 2018, congrès annuel de la Société européenne de cardiologie, qui se tient à Barcelone du 18 au 20 mars.

L'incidence du syndrome de mort subite du nourrisson a diminué au cours des 20 dernières années suite à des campagnes de santé publique visant à éviter de placer les enfants en position couchée et à ne pas fumer pendant la grossesse, soulignent les auteurs de l'étude. « La MSN reste une principale cause de décès pendant la première année de la vie, affectant des milliers de nourrissons chaque année en Europe et aux États-Unis », a toutefois noté l'auteure principale de l'étude Dr Charlotte Glinge, professeure à l'Hôpital universitaire de Copenhague (Danemark).

Si la cause exacte du MSN demeure inconnue, les recherches médicales soupçonnent un lien de cause à effet entre une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Le but de cette nouvelle étude était donc de déterminer si les frères et soeurs des victimes de MSN présentent un risque plus élevé que la population générale. 

Soupçon d'une mutation génétique

Les travaux de ces chercheurs reposent sur la consultation de registres nationaux de santé et d'administration au Danemark. L'étude a inclus près de 2,5 millions de nourrissons de moins d'un an nés entre 1978 et 2015. À partir du registre des causes de décès, les chercheurs ont identifié 1 535 nourrissons qui étaient le premier ou le seul enfant d'une famille à mourir du MSN au cours des 38 années durant lesquelles ont porté leur observations. 

Les auteurs de l'étude ont identifié 2 373 frères et soeurs plus jeunes du groupe de nourrissons victimes du MSN. Ces derniers ont été suivis à partir de la date de décès de leurs frères et/ou de leurs soeurs aînés. En calculant l'incidence de MSN chez les frères et sœurs plus jeunes par rapport à la population générale du Danemark, ces derniers ont constaté que les frères et soeurs plus jeunes des victimes de MSN présentaient un risque quatre fois plus élevé de décéder suite à un MSN.

Pour le Dr Glinge, un examen post-mortem effectué par un pathologiste cardiaque devrait être entrepris sur tous les bébés victimes de mort subite. « Si une mutation génétique qui pourrait avoir contribué au MSN est identifiée, les frères et soeurs et les parents devraient être testés pour la mutation », explique la médecin. 

Antécédents familiaux

Les auteurs de l'étude considèrent que les parents devraient être interrogés sur leurs antécédents familiaux de mort subite cardiaque. Ces derniers estiment également que les parents et les frères et soeurs devraient se voir offrir des tests cardiologiques, notamment un électrocardiogramme (ECG) et une échocardiographie, afin de fournir la meilleure chance d'identifier une maladie cardiaque héréditaire.

« Tous les parents devraient suivre les recommandations sanitaires publiques sur la façon de prévenir le MSN. Mais en examinant les familles des victimes de MSN, nous pouvons déterminer si des mesures supplémentaires peuvent être prises pour empêcher un frère ou une soeur de mourir de MSN », conclut le Dr Glinge.

250 mort subites du nourrisson en France par an

Selon une enquête réalisée par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) en mars 2011, « un nombre important de décès pourraient être évités chaque année si les nourrissons étaient couchés dans un environnement adapté ». Chaque année, on compte 240 et 250 morts subites du nourrisson (MSN) en France.

Si le mystère a toujours plané autour des causes exactes de la MSN, toutes les recherches effectuées dans ce domaine s’accordent à dire que ce phénomène est lié à l’environnement dans lequel dort le bébé. C’est pourquoi plusieurs recommandations aident à prévenir le risque de MSN : toujours coucher le bébé sur le dos, sur un matelas ferme, sans oreiller ni couverture et dans une pièce chauffée à 19-20 degrés.