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Des médecins partent en guerre contre les médecines alternatives

Acupuncture, homéopathie, sophrologie... 124 médecins et professionnels de santé signent une tribune contre les médecines alternatives, jugées coûteuses et inefficaces. Des méthodes de soin douces qui sont plébiscitées par les Français, mais qu’il est certes nécessaire d’encadrer. 

Des médecins partent en guerre contre les médecines alternatives ChamilleWhite/iStock


  • Publié le 20.03.2018 à 11h36
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  • Mise à jour le 20.03.2018 à 13h16
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Des pseudo-médecines, des promesses fantaisistes, efficacité illusoire... Ces expressions sont employées pour parler des médecines alternatives dans une tribune parue dans Le Figaro. 124 professionnels de santé et médecins sont à l'origine de ce texte.

Ils veulent alerter sur ces médecines douces, qu’ils jugent inefficaces. Les signataires réclament des mesures pour ne plus reconnaître ces pratiques, ne plus les enseigner, et obliger les professionnels de santé à s'en écarter. Des traitements qui ne méritent pourtant pas une telle "haine" et dont beaucoup de malades sont satisfaits.

L’homéopathie, remboursée mais inefficace

Parmi les pratiques ciblées par les signataires, l’homéopathie est l’une des plus critiquées. Ils la jugent « coûteuse pour les services publics » et basée « sur des croyances promettant une guérison miraculeuse et sans risques ». L’homéopathie est en partie remboursée par la Sécurité sociale, à hauteur de 30%. Ce qui représente un coût annuel d’environ 50 millions d’euros. Plusieurs études scientifiques montrent cependant que ces traitements n’auraient qu'un effet placebo.

Si l’Assurance maladie continue de rembourser ces médicaments, ce serait pour économiser. En France, les malades ont du mal à sortir de chez le médecin sans ordonnance. Prescrire ces thérapies alternatives permettrait d’éviter de prescrire de « vrais médicaments », plus coûteux... et parfois plus dangereux. De manière générale, les boîtes de granules homéopathiques coûtent entre un et deux euros. 

Encadrer les pratiques

40% des Français ont déjà eu recours à une médecine alternative ou complémentaire selon l’Ordre des médecins. Si ces médecines leur rendent service, pourquoi le leur interdire, il est cependant nécessaire de les encadrer. Un examen clinique détaillé et les examens complémentaires nécessaires doivent être prescrits pour éliminer une maladie qui revendiquerait d'un traitement spécifique. Et il faut absolument éviter tout risque d'interférences avec les traitement allopathiques. De fait, toutes les médecines alternatives ne sont pas compatibles avec certains traitements, et surtout elles ne doivent pas remplacer des traitements médicamenteux lorsqu’ils sont nécessaires.

En décembre dernier, l’association francophone des soins oncologiques de support (AFSOS), qui reconnait l'utilisation de ces traitements par les malades cancéreux, a publié un guide d’utilisation de la phytothérapie pour les professionnels de santé. Car pour les patients atteints de cancer, la phytothérapie doit être utilisée avec précaution. Certaines plantes sont très utiles, mais il faut surveiller les possibles interférences avec les traitements.

Par exemple, le soja est un complément alimentaire à éviter en cas de cancer du sein ou de l’utérus. On dit de lui qu’il est « oestrogène like », il se comporte comme cette hormone ; ce qui peut aggraver les tumeurs, qui dépendent des hormones. Alors les médecines alternatives, oui pourquoi pas, mais il faut mieux les encadrer, mieux informer les patients, afin d'éviter de mauvaises pratiques. 

Au final, il vaut au contraire mieux que ces traitements soient prescrits par des professionnels de santé que par des personnes sans connaissance sur les maladies. Au moins, les médecins ont une obligation de moyens vis-à-vis de leurs malades... et ils sont responsables devant la justice en cas d'erreur.

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