C’est une « scène de violence sans précédent » qui s’est déroulée dimanche 18 mars à l’hôpital de Riom, dans le Puy-de-Dôme.
Les faits se sont déroulés aux alentours de 12h30 au service des urgences, rapporte France Bleue Pays d’Auvergne. Un homme de 34 ans, infirmier libéral de profession, s’en est violemment pris au personnel hospitalier qui s’occupait de lui après avoir refusé le traitement qui lui était proposé.
« Il ne voulait pas rester. Il désirait partir donc il a commencé à arracher ses dispositifs de surveillance, rapporte Christopher Cardaci, un infirmier qui assisté à l’agression de ses collègues. La médecin présente lui a alors laissé le choix entre une hospitalisation libre s’il acceptait les soins et une hospitalisation sous contrainte.
Hospitalisation sous contrainte
« Quand on a parlé de contrainte, il a commencé à s'énerver. On a voulu le rallonger. J'ai demandé à l'aide-soignante qui passait dans le couloir d'appeler la sécurité. Et la médecin a demandé à ce qu'on lui fasse un traitement. Ça a été le déclencheur de sa violence », poursuit l’infirmier.
S’en est alors suivi pendant deux minutes un déchaînement de violence. « La médecin a pris des coups au niveau des cervicales, des coups de pieds et des coups de boules. » Parmi les autres victimes, deux agents de sécurité, dont un gravement mordu à un doigt de la main gauche, deux infirmiers et un ambulancier.
« Ils ont eu du mal à le maîtriser, une sédation a été employée, avant que les policiers n’arrivent sur les lieux », rapporte Sud Ouest. Le patient a ensuite été transféré au CHU de Clermont-Ferrand et « placé en chambre capitonnée ».
Le personnel hospitalier agressé aux urgencesl de Riom par un patient. Six personnes sont blessées et sous le choc. https://t.co/fAUNzkn1Jj pic.twitter.com/V5I1H1D4Cl
— France Bleu Pays d'Auvergne (@FBAuvergne) March 18, 2018
Le personnel hospitalier sous le choc
Pour le personnel soignant, le choc est immense. « Ils sont très éprouvés psychologiquement. Certains sont marqués physiquement. Nous avons un collègue infirmier qui est arrêté 3 semaines pour commencer… Ils sont pratiquement tous en arrêt de travail. Tout le monde est très choqué. Cette agression a été d’une très grande violence et ils ne s’y attendaient pas », a rapporté à France 3 Valérie Margat, Responsable F.O de l’hôpital de Riom.
Au traumatisme de l’agression s’ajoute celui de voir l’agresseur faire partie du corps médical. « C’est quand même un patient qui est de la profession, et qui vient et attaque d’autres personnes », déplore Christopher Cardaci.
Une cellule psychologique a été ouverte à l’hôpital de Riom pour recevoir les victimes et témoins de l’agression. Les six personnes blessées ont toutes fait part de leur intention de porter plainte.
Une situation bien gérée
Au service des urgences de l’hôpital de Riom, la situation a été bien gérée constate France 3. Dans ce service qui accueille chaque année 18 000 patients, soit plus de 50 par jour, aucun patient n’a été blessé durant l’agression. De plus, les équipes travaillant sur place ont rapidement pris le relais une fois l’agresseur maîtrisé, ce qui a permis au service de continuer à fonctionner sans être désorganisé.
Toutefois, constate Jean-Luc Marquet, médecin et ancien responsable des urgences, ce nouvel incident est symptomatique d’un problème bien plus profond. « Cette agressivité monte, elle est de plus en plus fréquente. On a déjà eu deux incidents dans le mois. Des digicodes ont même été mis en place afin de cloisonner les choses. Mais là, cela s’est passé au moment d’un soin… Malheureusement, le risque est inévitable… Mais il falloir trouver comment gérer cette violence qui monte », analyse-t-il.